Préparatifs

Comme vous vous en doutez, nos journées sont rythmées par les préparatifs en vue de notre retour. Je vous les relate comme je le fais depuis le départ. Il y aura beaucoup de nous, un peu d’aventure et quelques réflexions.

04 novembre 2022
Cétacés

Nous nous réveillons au bruit des vagues, toujours agréable, peut-être plus légers d’avoir pris cette décision difficile et déjà à planifier la montagne de choses à accomplir en quelques jours !

La lutine aperçoit des dauphins dans les premiers rouleaux. Nous nous approchons pour observer le spectacle de ces mammifères marins, se faisant un festin des  poissons brassés ces derniers jours. Ils jouent dans les rouleaux, surfant à l’intérieur nous permettant de bien les voir.
Un super spectacle qui n’émeut que nous… A priori c’est monnaie courante de les voir le matin venir chasser !

Nous plions le Lican pour aller à la laverie, le linge s’étant bien accumulé ces derniers jours. Il est temps de le faire ! Nous profiterons de l’attente pour faire une partie de Mario Kart tous ensemble.

Au retour, nous validons une nouvelle réservation et changeons de place. Cette fois nous prenons une place classique, plus raisonnable. La Ranger ne peut pas valider plus d’une nuit. Il faut donc que nous repassions le lendemain pour les quelques jours supplémentaires.

Les enfants partent jouer avec d’autres enfants présents. La lutine est plus avenante et arrive à se faire comprendre. Nous sommes fière d’elle. J’espère que cet interlude ne viendra pas casser la synergie qui s’est mise en place.

Avec l’homme, nous emballons sous cellophane quelques équipements que nous souhaiterions ramener puis nous nous attelons aux premiers bagages. Les choses dont nous n’aurons pas besoin d’ici le départ. Le plus gros, le plus simple. Quand viendront les jouets et les vêtements, ce sera une autre histoire !

John nous confirme la transmission des différents documents, attendant simplement la confirmation du service financier pour transférer les fonds vers une banque domiciliée en France. Nous savons que cela ne pose pas de soucis, mais les USA ont un système de virement qui leur est propre et les entreprises ne sont pas forcément habituer à y déroger.

La journée se passe. Les repas succèdent aux balades de la 4-pat et aux jeux des enfants.

05 novembre 2022
Pensées

Ce matin, nous changeons de place. Nous sommes de retour au bord de plage pour deux nuits. Comme le camp se rempli pour le weekend, nous devons faire avec les aléas que cela occasionne, notamment sur le choix des places et l’impossibilité à valider des nuits si elles ne sont pas consécutives.

Je fais une séance d’instruction. Le cœur n’y est pas vraiment mais les enfants sont coopératifs.
Ils avancent bien.

A la demande de mes amours, je nous prépare ensuite un gratin dauphinois pour le dîner – avec les patates épluchées par l’homme pendant que je faisais l’instruction – que nous réchaufferons ce soir.

L’après-midi se passe sur la plage. Les uns à jouer, les autres à lire ou simplement profiter du soleil.

Cela nous donne un peu de temps pour assimiler la situation. Expliquer nos choix aux amis qui lisent le blog ou Instagram et s’enquièrent de nos nouvelles. C’est aussi l’occasion de réfléchir à ces quelques mois. Nous ne sommes pas les seuls voyageurs et forcément nous nous s’interrogeons sur ce que nous aurions loupé. Comme un genre de Lessons Learned.

Pour les aspects les moins positifs:

  • Nous avons peut être vu « grand », mais cela va de pair avec l’appréhension initiale à vivre en microcosme qui nous a peut être poussé vers ce véhicule.
  • Nous avons été longs à tenter le boundocking (les spots sauvages), par méconnaissance, et les capacités du Lican à atteindre certains spots sauvages étaient limitées. Son absence de 4×4 et la piètre qualité du matériel nous a donné des frayeurs quelques-unes des fois où nous avons tenté (paix à mes verres).
  • Nous avons été plus fréquemment que prévu dans des camps, à des tarifs ayant aussi explosé par rapport à nos prévisions. En dehors du boundocking, malaisé, nous nous sommes refusé à faire du camping sauvage comme nous avons pu le voir, c’est à dire se garer en ville ou ailleurs pour passer la nuit sans réelle autorisation de le faire. Nous avons souvent vu des nombreux panneaux « no overnight parking » (pas de parking nocturne), et quand bien même, cela aurait été assez peu évident avec le Lican, imposant sans parler de son slide. En dehors de certains parking – comme ceux des Walmart où c’est toléré – ce n’est pas dans les mœurs ici de se garer à la « one again » (dixit l’homme) et ce n’est pas non plus dans notre caractère de « tenter le diable », d’autant moins dans ce pays où les règles sont les règles. Peut-être qu’une plaque étrangère (ce qui n’est pas notre cas) explique et excuse l’incartade tout en rajoutant une pièce dans la caisse de l’image des français à l’étranger.

Pour les aspects positifs:

Nous avons parcouru une grande partie de l’Ouest américain, notamment les parcs nationaux qui font rêver. C’était la partie qui nous semblait être la plus importante à découvrir.

  • Nous nous sommes prouvé que nous pouvions vivre dans un espace restreint. J’avoue que cela m’a surtout rassurée personnellement que l’homme et les enfants s’y adaptent.
  • Les enfants apprécient ce mode de vie et sont prêts à continuer (ma grosse hantise concernant la lutine !).
  • Les enfants s’épanouissent (ma lutine, méconnaissable !) et se rapprochent.
  • La porte n’est pas fermée pour faire l’Amérique Centrale et la côte Est à l’avenir.

Maintenant il faut continuer à accepter l’arrêt du projet US et nous concentrer sur la prochaine étape.

La plus dure: finir les valises… Ouch !
Mais on verra cela demain !

06 novembre 2022
Tetris

L’homme a regardé les tarifs pour se faire envoyer certains équipements, prohibitifs ! Il ne faut donc compter que sur les valises.

C’est une journée valise qui s’annonce. C’est moi qui m’y colle. N’allez pas penser que l’homme ne veut pas faire les valises ! C’est qu’il se sait ne pas être suffisamment patient et organisé pour les préparer.
C’est notre façon de faire depuis toujours.

Pendant ce temps, il s’occupe des enfants tout en profitant de la plage. Le lutin fait des châteaux et la lutine se lance dans le commerce de coquillages qu’elle a ramassés. Son frère l’aide à récolter quelques coquillages entre deux châteaux et elle met son père à contribution quand elle doit s’absenter de son stand. Il y a encore du monde au camp, et beaucoup de gens s’intéresse à son étal.
Elle met du cœur à l’ouvrage. J’adore !!

Et sa persévérance est récompensée, en fin de journée elle aura gagné $7 (!) qu’elle partagera avec le lutin.

Côté bagages, le plus compliqué n’est pas de les faire mais de décider quoi ramener. Nous avions aménagé le Lican en arrivant et, même si notre camping-car français est bien équipé, certaines choses pourraient nous être utiles. Avec l’homme nous avons donc fait un premier tri, grosse maille.

Pour certaines choses, c’est assez évident: les plats pour le four en plus d’être lourds ne me seront pas utiles, les fauteuils extérieurs valent bien le prix que le bagage supplémentaire va nous coûter, l’aspirateur n’est pas convertible en 220V, les productions de l’instruction je ne peux pas y couper etc… mais pour d’autres c’est compliqué de savoir où mettre la barre entre l’utilité et le poids/ volume/ coût que cela pourrait générer. Il s’agit parfois de bricoles mais les unes additionnées aux autres, c’est un budget qu’on pourrait s’éviter au retour.

Sans compter que ce que nous ne ramenons pas, nous le jetons. Et ça, ça fait mal non pour nous mais pour le gaspillage que cela représente. A l’encontre de nos convictions. Bien sûr nous tenterons de voir si certaines personnes peuvent être intéressées (ex. campeurs, intendants du camp) mais nous n’avons clairement pas la possibilité de les revendre ni de les déposer dans un centre type Emmaüs.

A l’aller nous avions un sac chacun et nous n’avions pas utilisé les sacs prévus pour voyager en cabine (mais les avions pris avec nous). Ils nous avaient été utiles quand nous avons eu à réduire le poids d’une de nos valises, sans que le préposé – blasé – nous fasse payer les frais du bagage supplémentaire.

Nous avons donc la possibilité d’ajouter un bagage supplémentaire chacun si besoin en nombre de sacs.

C’est donc avec ce pré-tri et cette possibilité que je m’attelle aux valises entre deux chasses aux pigeons venus picorer dans la gamelle de la 4-pat, sans crainte aucune, si bien qu’elle ne cherche même plus à les chasser elle-même !

Après avoir fait faire aux enfants leurs sacs cabine, puis joué de l’aspirateur avec les housses sous vide – je croise les doigts qu’elles ne se percent pas sinon nos bagages vont faire comme les Rangers de l’Espace quand ils tirent sur le levier de leur combinaison – mode sumo ! (cf. Lightyear / Buzz L’éclair) – et préparé le strict nécessaire pour les prochains jours, j’arrive à bout des valises en fin de journée !

Championne de Tetris !!
Cela fait tout de même 8 bagages pleins en plus des équipements qui ne rentrent pas dans les valises et que l’homme et moi avions cellophané.

Nous faisons une simulation sur Air France et déchantons. Nous avions vu le tarif du bagage supplémentaire et cela était acceptable. Mais nous n’avions pas imaginé une seconde que ce tarif serait progressif et doublerait à chaque bagage supplémentaire pour une même personne.

De fait, il va falloir repenser le tri et/ ou reconcevoir les bagages pour en passer certains en cabine.

Il faut aussi que nous trouvions un pèse-bagage pour optimiser le poids de chaque sac et surtout ne pas être pris au dépourvu à l’aéroport, le surplus de poids étant bien plus cher que le bagage supplémentaire. Pour cela nous attendrons d’avoir finalisé le deal avec le repreneur car, d’ici là, nous évitons de déplacer le Lican.

Pour ce qui est de revoir les bagages, nous décidons de nous donner le temps de le faire. 
La nuit porte conseil.

07 novembre 2022
Relaxe

La nuit a porté conseil.
Nous attendrons d’avoir le pèse -bagage et d’être à l’hôtel pour réorganiser les sacs.

Déjà, c’est le bazar dans le Lican – entre ce qui reste (et ne sera pas ramené) et les valises entreposées tant bien que mal à l’intérieur car elles ne rentrent pas dans les coffres – vider les sacs va être compliqué dans l’espace clos (d’autant que la météo est contre nous…), ensuite cela ne sert à rien de tout refaire pour se rendre compte a posteriori que l’un des sacs à 5 lbs (2,2 kg) de trop et qu’il faut recommencer.

J’étais une grande fan de Tetris en son temps mais il ne faut pas pousser mémé dans les orties !

Nous en profiterons aussi pour essayer de faire plus de sacs cabine (dans la limite du raisonnable car il faudra les porter, l’homme surtout) et essayer de se restreindre à seulement 4 bagages supplémentaires en comptant les équipements sous cellophane.

Nous faisons encore quelques allers-retours de documents avec John. Avant de pouvoir laisser le Lican, et prendre l’avion retour, nous attendons la livraison de la caisse de transport de la 4-pat (eh oui, celle dont nous avions dû nous séparer peu après notre arrivée car elle n’entrait pas dans les coffres…).
Livraison théorique le lendemain à notre adresse américaine.

Du coup, c’est relaxe et quartier libre aujourd’hui !
Youhou !

Nous passons un long moment sur la plage, les enfants à leurs coquillages et châteaux, l’homme et moi à nos lectures.

Comme nous ne bougeons pas, nous vivons sur nos réserves – ça aussi il va falloir donner/ jeter avant de partir (sic) – et j’engage la confection d’un gâteau au chocolat pour le goûter avec une préparation toute prête.

Nous faisons ensuite une longue balade sur la plage, l’homme voudrait rejoindre le bout de celle-ci où se trouve un ponton. Nous croisons des pêcheurs de palourdes, un père et sa fille, dont la récolte promet un bon gueuleton.

Les enfants ramassent des « os d’oursin », ces cartilages aux étoiles gravées dessus.

Un grain qui menace nous arrête dans notre élan et nous faisons demi-tour sous une bruine. Juste à temps pour déguster au chaud le moelleux qui est tiède à souhait et dont aucun de nous ne laisse une miette.

Une soirée tranquille.

Commentaires

  1. Dans vos réflexions , il me semble ne pas avoir lu , la mise en attente dans un stockage le Lican et revenir plus tard.
    Après notre virée de 4 mois , nous avons pendant 2/3 ans laissé le camping-car dans un storage . Cela nous a permis de continuer à sillonner les USA .
    Y avez vous pensé et pourquoi ne pas l’avoir retenu ?
    On vous attend de pied ferme , on fera un dîner que de fromages , pont l’évêque , époisses, munster etc

  2. et oui la bruine n’est pas qu’en Bretagne
    chapeau vous êtres méritants pour toute cette organisation de retour!!
    gros bisous et à bientôt de vos news

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