Roma #5
02 janvier 2023
Une journée de visite nous attend. Réveil est mis pour être à temps au point de rendez-vous.
Nous prenons notre bus pour la Piazza Venezia puis le suivant qui nous mène au pied du Colosseo. L’homme nous guide jusqu’à l’agence avec laquelle il a réservé une visite dudit Colisée et ses alentours.
A l’heure dite, nous partons. Le groupe est raisonnable, 18 personnes dont 4 enfants. Notre heure de passage au Colisée étant fixée, nous nous dirigeons d’abord pour le Foro Romano et le Palatino.
La guide est très communicative et nous prodigue une foule d’informations qu’il est difficile de tout vous retranscrire ici. Elle présente des anecdotes, elle connait son sujet sur le bout des doigts lorsque des questions lui sont posées, elle s’adresse aux enfants quand elle demande s’ils savent telle ou telle chose. Son débit est impressionnant et son français parfait.
Après plusieurs longues minutes et un passage de sécurité, nous pouvons accéder aux vestiges.
En passant près de l’arc de Triomphe érigé pour la victoire de Titus sur les juifs de Judée, la guide nous raconte que cet empereur était fou et mégalo. Il a fini par se suicider pour éviter d’être assassiné…
Nous empruntons les anciennes voies romaines et la guide nous explique que le Palatin était le lieu choisi à l’origine pour ériger la ville puis le lieu où les dirigeants installaient leurs ‘petites’ demeures (quelques dizaines d’hectares pour les plus petites…). Il y a d’ailleurs un empereur, Adrien, qui a préféré construire sa demeure en dehors de la ville à Tivoli. Plus d’une centaines d’hectares, une bagatelle…
Le forum romain, tel qu’il était aux premiers siècles a pu être mis à jour grâce à des fouilles. Il était enfoui de 3m du niveau de départ en raison de son abandon et de l’évolution de la ville. Nous apprenons que les basilica était des bâtiments importants, non pas religieux mais souvent administratifs. C’est après l’appropriation des lieux par les chrétiens que ces bâtiments, ainsi que d’anciens temples, ont été transformés en lieux saints et que la forme des basiliques, imposantes et majestueuses, a été reprises pour celles religieuses.
Le forum était le lieu de vie des romains, où il fallait se trouver pour échanger, socialiser, se faire voir. La guide profite de ce que nous passions près d’un ancien temple pour nous parler des vestales, ces jeunes femmes éduquées depuis leur plus tendre enfance, ayant fait vœux de chasteté et de pureté, pour servir les dieux, maintenir la flamme de Rome allumée et dotée par là même d’un statut très particulier dans la société. Elles étaient vénérées pour leur pureté et en croiser une pour un condamné à mort était un signe de grâce. Si jamais elles déviaient de leurs vœux, elles étaient condamnées à mort. Une cérémonie funéraire était organisée pour ensevelir leur ‘pureté’ au cours de laquelle elles étaient menées vivantes à travers la ville sur le chariot funéraire puis enfermées (toujours vivantes) dans un tombeau. Dans le cas où la flamme s’éteignait, elles étaient tout autant coupables et fouettées à mort.
Nous admirons les vestiges du temple que l’Empereur Titus s’est fait dédié ainsi que celui dédié à son fils emporté dans son adolescence.
Nous n’irons pas sur le Palatin, le temps nous manque pour être à temps à notre créneau au Colisée. La guide conclu cette première partie en nous donnant quelques lieux aux alentours de Rome, moins développés voire abandonnés, où il est intéressant d’aller pour poursuivre la découverte des vestiges, préservés, de la vie romaine telle la ville d’Ostia.
Pendant le transfert, le lutin commence à avoir faim et croque dans un des sandwiches approvisionnés par l’homme avant notre départ en visite. Il n’en picorera que deux bouchées, de quoi tenir nous dit il.
Nous y accédons pile à l’heure. La guide nous explique qu’il a été construit en 8 ans. Il est de forme ovoïde (et non ronde). Il est constitué de 4 rangées de murs en arcades, pour soutenir les gradins, et présente 4 portes principales, aux bouts des axes principaux: une pour les empereurs richement ornementée en face de celle dédiée aux sénateurs, une pour les gladiateurs en face de celle où ressortaient les blessés et les morts.
Des portes annexes, par les arches, numérotées, étaient destinées au peuple venant voir les jeux sur invitation. Celle-ci indiquait un numéro correspondant à la porte d’accès de laquelle le chemin était balisé au travers des arcades et couloirs pour rejoindre les tribunes correspondantes. Selon son statut, les gradins étaient plus ou moins haut. Les sénateurs au premier niveau, les membres importants telles les vestales au second niveau, le bas peuple au troisième niveau et les esclaves ayant la chance de pouvoir assister au spectacle au quatrième.
Des marins étaient désignés pour tendres des voiles de protection au dessus des gradins grâce à un système de poteaux faisant le tour du Colisée. Les jeux se tenaient pendant la période estivale et duraient des journées entières, du lever du soleil à son coucher, et les spectateurs y restaient tout du long.
Selon les époques et les empereurs, les jeux différaient. Gladiateurs, animaux, chars, reconstitution de batailles célèbres des empereurs en place. L’empereur Titus avait même transformé une partie de l’arène en bassin pour y jouer des scènes de bataille navale !
Les gladiateurs étaient soit des condamnés à mort, qui dans ce cas mourraient quoiqu’il en soit dans la représentation qu’ils faisaient, soit des esclaves remarqués pour leur force et leur bravoure. Ceux-là avaient une chance de survivre aux combats, même lorsqu’ils étaient en péril. Alors ils pouvaient demander la grâce, laquelle était ou non accordée par l’empereur selon sa prestation. Le fameux pouce en haut ou en bas. Plus vraisemblablement pouce ou absence de pouce, ce dernier représentant l’épée hors du fourreau indiquant alors la mort. Plus rarement, certains hommes se dédiaient à une carrière de gladiateurs mais cela était mal vu par le peuple et du fait de leur choix ils ne pouvaient accéder à la grâce de l’empereur en cas de défaite. Nous apprenons que le sang des gladiateurs était recueilli et utilisé pour soigner l’épilepsie.
Nous avons la chance de pouvoir accéder à l’arène. Nous n’accèderons pas aux sous-bassements mais avons un aperçu du labyrinthe que cela représenterait. Une mécanique bien huilée pour monter et descendre les décors, sortir les corps, faire monter les animaux etc… D’ingénieux systèmes de contrepoids permettaient de faire monter ou descendre les plateaux.
Trente cages se trouvaient aussi en bas, pour les divers animaux. Elles pouvaient monter ou descendre et des trappes permettaient aux animaux de sortir lorsque le spectacle le nécessitait. Concernant leurs dépouilles, lorsque celle-ci était comestibles, leur viande était distribuée aux spectateurs autrement les corps étaient brûlés.
Près de 9000 animaux ont été tués sous le règne de Commode. Celui-là même du film Gladiator, bien qu’il n’ait pas tué son père, Marc-Aurèle (mort de la peste) ni été tué dans l’arène. Pour le reste, il était effectivement ‘fou’ et assoiffé de pouvoir. Il aimait les jeux, s’y mettre en scène contre des gladiateurs (non sans s’être assuré de son succès par quelques blessures préalables) ou montrer son habileté en des mises en scènes telles que tirer à l’arc sur des autruches puis aller les décapiter avant de lancer leurs têtes sur les toges blanches des sénateurs.
Être dans cette arène nous renvoie à ces scènes des films tels Ben-Hur ou Gladiator, dans un Colisée reconstitué. C’est quelque chose.
Le lutin s’impatiente, d’autant plus qu’il a envie de faire pipi et que les toilettes ne sont pas dans cette partie du Colisée (non nous n’avons pas le droit d’utiliser les latrines de l’époque !). Mais il tient ! Notre guide conclu sa visite dans cette arène et nous montre l’accès au 1er étage pour avoir la vue d’ensemble.
Après un passage urgent aux lieux d’aisance, nous montons faire le tour et observer l’arène tels les spectateurs de l’époque.
Des maquettes présentent quelques reconstitutions des lieux tels qu’ils devaient être.
La vue de l’extérieur du Colisée est aussi très chouette.
C’est une visite grandiose ! À notre sortie, nous nous posons pour déjeuner des sandwiches. La faim se faisait sentir après ces 3h de visite !
Alors que nous nous trompons de chemin pour repartir, ou plutôt que nous sommes bloqués par les grilles entourant le Forum et le Palatin, nous empêchant de rejoindre l’autre côté, nous découvrons la Chiesa di Santa Francesca di Romana que nous visitons. Plafond et chœur richement décorés. Nous pouvons descendre dans la crypte où une petite chapelle est érigée avec la dépouille de la Sainte. Ce lieu vaut le détour tellement il est superbe, tout de marbre blanc qui l’illumine malgré qu’il soit sous le chœur. Une découverte inopinée comme on les apprécie.
Nous rejoignons notre arrêt de bus et prenons une glace (sauf l’homme) avant de retourner au Lican.
La fin d’après-midi se passe tranquillement. Nous en avons plein les bottes comme on dit !
Grâce à cette visite vos cours sur l’histoire Romaine sera plus concrète pour les gnomes.
Viva roma
Oui c’est vrai que cela permet de concrétiser certains aspects de l’histoire romaine et de la rendre plus vivante.
On ne peut pas rester insensible à ce monument. Tant d’Histoire, tant de majestuosité,… Ton récit m’a permis d’y retourner le temps de la lecture, merci beaucoup pour ce bon moment 🙂
Il faudra que nous y retournions avec les enfants : la petite cousine a été subjugué par nos photos et nos explications, et la grande, férue d’Histoire, serait trop heureuse de le voir et de le visiter. Le plus petit est encore trop petit pour apprécier mais d’ici quelques années…. Qu’en a pensé le lutin ?
Le lutin a été très intéressé par la visite, impressionné. C’était assez long et son envie de faire pipi a eu raison de sa patience ! Mais globalement il posait des questions et se s’interessait.
Merci pour les photos interieures du colisee… ca vous fait visiter