Entre-deux

23 janvier 2023

Au matin, toujours sois une pluie battante néanmoins intermittente, nous allons régler notre seconde nuit et faisons le plein d’eau.

Comme il y a une légère éclaircie, nous partons à pieds pour la ferme laitière Barlotti voisine (j’avoue que ça fait très nom de famille mafieuse).

En italo-franco-anglais, nous sommes autorisés à nous approcher des bêtes. Un sacré cheptel de bufflonnes, pas loin de 200 têtes estimons-nous.

Elles sont paisibles, en train de manger le foin qui leur a été servi.
Un mâle, bien plus massif, est également présent au centre de ce harem.
C’est impressionnant de voir ces animaux.

Un point amusant c’est que ces animaux s’appellent ‘buffallo‘, des buffles donc, mot également utilisé en anglais pour designer les bisons, ruminant totalement différent.
Un côté schizophrénie linguistique.

La ferme en elle-même est relativement riche, s’expliquant par l’AOP restreinte à la région pour tout ce qui est fromage à base de lait de bufflonne dont la fameuse mozzarella.

Nous passons par la boutique pour prendre deux boules fraîches de mozzarella, quelques yaourt de bufflonne et un bonfiore, un fromage de type brie a base de lait de bufflonne.
Nous découvrons que la ferme est primée en 2022 et 2023, à Lyon notamment, pour la confection de fromage à base de lait de bufflonne et, pour le bonfiore, un prix international.

Chargés de nos spécialités laitières locales, nous retournons au Lican pour prendre la route.

Celle-ci, escarpée, nous fait penser aux petites routes de la côte sauvage méditerranéenne ou Corse. La vue sur la mer est également superbe, l’eau est turquoise, probablement en raison des sédiments brasses avec les pluies récentes, avec une nette délimitation sombres dès que les fonds sont plus profonds.

Nous faisons une pause pour déjeuner, dans un restaurant du littoral où, heure tardive oblige, nous sommes les seuls clients. La serveuse est adorable et le repas plutôt bon. L’homme se laisse tenter par des calamar frits et moi pour de la morue. Le lutin opte pour un pavé de thon, qu’il dévore, et la lutine pour des pâtes qu’elle picore.

Nous reprenons la route et suivons le GPS jusqu’à atteindre une fermeture de route, pour laquelle nous n’avons vue aucune indication ! Imaginez sur une route escarpée des plots de bétons devant lesquels est garée est une voiture et un demi-tour a effectuer avec un véhicule de 7m de long… Challenge !

Fort heureusement, une entrée de villa est attenante et permet à l’homme de manœuvrer comme un chef et reprendre la direction opposée. Nous suivons à vue le GPS qui, inexorablement veut nous ramener sur la route que nous venons de quitter, jusqu’à atteindre un croisement où, cette fois, est indiquée une déviation… Ah l’Italie !

L’homme regarde rapidement l’état de la route proposée sur le GPS et s’y engage. C’est une route de montagne avec ses virages en épingle mais sans grosse difficulté jusqu’à ce village – dont je n’ai pas noté le nom – que nous devons traverser.

Imaginez, cette fois, un village de montagne, construit à flanc de coteau, étroit à souhait, avec quelques avancées de devantures, où deux véhicules ne peuvent se croiser mais où, malgré une interdiction franche de stationner, se trouvent garés de nombreux véhicules.

La première partie, l’homme serre les fesses comme on dit, mais ça passe. La seconde partie, il y a une voiture garée à la voilà-comme-je-me-pose et malgré toute la bonne volonté de l’homme, ça ne passera pas. Heureusement, la conductrice est à côté, papotant avec d’autres italiennes. Elle écourte sa conversation pour déplacer son automobile et nous passons… jusqu’à la voiture suivante.

Pour celle-ci, je me penche par ma vitre pour m’assurer que la caisse passera. Je prends la précaution de rabattre le rétroviseur de ce véhicule pour éviter de le frotter.

Toutes ces manœuvres sont effectuées parfaitement sous les regards dubitatifs des quelques piétons présents et les klaxons impatients des véhicules derrière nous…

La route se poursuite vers les hauteurs, nous voyons quelques reliquats neigeux sur les côtés qui donnent envie aux enfants.

Nous arrivons en fin d’après-midi sur Cirella, petite bourgade balnéaire. Le camp où nous nous posons a les pieds dans l’eau. Cet accès à la plage permet à tous de se défouler, d’autant que la pluie nous offre une accalmie.

24 janvier 2023

Une fois n’est pas coutume, c’est sous un ciel bleu que nous nous levons. Nous en profitons pour ouvrir en grand le Lican et bien l’aérer.

Plutôt que de monopoliser la matinée avec l’instruction au risque d’avoir de la pluie l’après-midi, nous laissons quartier libre aux enfants qui sont heureux d’aller courir et jouer sur la plage. Le lutin fait également un peu de vélo dans ce petit camp.

Ils s’inventent des histoires, des constructions. Un vieux pédalo devient leur quartier général et ils s’imaginent le retaper, le décorent de galets. Bref ils s’amusent follement, et ensemble.

Leur joie de vivre enfantine alerte un peu les propriétaires, un couple de vieux bougons qui doit tenir d’une main de fer ce camping familial à l’ancienne, lesquels, en dehors de l’été, doivent priser le calme de leur villégiature littorale. Nous calmons les ardeurs de nos gnomes, geste apprécié de ces ‘petits vieux’, ce qui n’empêche pas la mama de suivre leurs déambulation d’un regard acéré.

Avec l’homme, nous prenons nos tasses emplies de café et allons nous poser face à la mer. Le soleil fait du bien. Je trouve deux galets que je réserve à une prochaine séance d’instruction, une petite idée comme ça.

L’après-midi, les enfants poursuivent leurs jeux puis nous entamons une courte séance d’instruction, une petite heure avec quelques basiques: un peu de calcul mental et de géométrie sur les aires pour la lutine, un peu de lecture-dessin (une phrase avec les sons qu’il a déjà appris et qu’il doit dessiner) et d’écriture pour le lutin.

En début de soirée, pas du tout motivés par cuisiner, l’homme et moi tentons une sortie avec la 4-pat jusqu’au centre du village. Comme tout village estival, c’est morne et peu vivant en cette saison. Nous sommes escortés par deux chiens qui affirment leur présence et nous suivent à bonne distance après que l’homme les ait dissuader de trop s’approcher.

Il y a malgré tout une pizzeria ouverte à laquelle nous commandons deux pizzas pour le dîner.

Une soirée calme.

25 janvier 2023

Après le petit-déjeuner, les gnomes vont jouer sur la plage tandis que l’homme et moi préparons le Lican pour le départ. Il y a tout un rituel avant de lever le camp et nous sommes maintenant bien rodés.

Nous poursuivons notre descente dans le sud de l’Italie, en passant par la côte. La route littorale reste accessible jusqu’à cette mention d’une déviation pour rejoindre une ville bien plus au Sud que celle que nous visons. Nous pesons le pour et le contre de prendre cette déviation, un coup d’œil au GPS pour se rendre compte, et décidons de tenter le coup.

La route se poursuit sans encombre qu’on aurait presqu’oublié qu’il y avait une déviation précédemment, jusqu’à un rond-point sur lequel notre sortie est condamnée… Un carabinieri étant en poste, nous lui demandons comment rejoindre notre point de chute.

Il nous indique un village à indiquer dans notre GPS puis, voyant que l’homme peine à entrer cette destination et peut-être parce qu’il est pressé que nous le laissions à ses activités ou simplement parce qu’il n’aime pas le silence, le voilà qui se lance dans les explications… en italien… supermercati coop…due kilometre…la destra… San Pietro… sont les quelques mots que je saisis, en plus de quelques articles, et avec lesquels je recompose ses indications.

Nous prenons donc la seule sortie accessible et advienne que pourra… L’homme entre le nom du village indiqué, enfin un de ceux qu’il suppose être car il y a plusieurs San Pietro, puis voyant que le GPS cherche à le ramener sur la route fermée (il faut vraiment que Google ajoute l’option ‘route fermée’ pour que l’on puisse indiquer un passage impossible), il ajoute une nouvelle étape.

Autant dire que je ne vois pas de ‘coop‘, un supermarché oui mais pas de coop.

Les routes sont sinueuses et escarpées mais moins que la veille. Cela n’empêche pas quelques chutes de livres de la bannette de la lutine ni celle-ci d’être un peu barbouillée. Je lui cède ma place.

Une fois la voie rapide retrouvée, nous faisons une pause pour un déjeu-goûter à base de mozzarella, chips et pizza bianca (à savoir une pizza ‘pain’). Pas très diététique j’en conviens.

Nous arrivons en fin d’après-midi à Tropea, ville fortifiée en bord de mer. Le camping sélectionné par l’homme n’est pas ouvert en hiver mais, alors que l’homme fait un tour pour regarder les informations, une dame sort de chez elle et indique à l’homme que le camping est fermé mais qu’elle a une place sur le parking de l’hôtel. Cela nous convient, il y a accès à une chambre avec douche et WC.

Il fait nuit, nous irons nous balader demain.

Commentaires

  1. Vous voilà en Calabre .
    Beau village fortifié
    Et il y a un port , il y a t il de grandes unités ou es ce un petit port de pêche ,?
    Profitez bien
    Bises

  2. et bé pas simple la conduite du camping car dans des régions inconnues avec des axes routiers étroits
    le gps ne vous donne pas les dimensions des voiries pour s’assurer de la possibilité du camping car au vu de ses dimensions?
    bon courage pour la suite
    bisous

    1. Malheureusement non, il n’y a pas de possibilité d’avoir ces informations

  3. c’est souvent la réflexion que je me fais quand je suis à bord de mon camping car ; waze (puisque je n’en ai pas d’autre) ne m’indique aucune info mais seulement le tonnage, la hauteur que nous voyons sur les panneaux routiers et bien sûr je ne suis pas rassurée mais je passe directement au stress donc bravo au chauffeur l’homme
    bisous

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