Pylos #1

06 mars 2023

Le soleil nous cueille au lever et c’est donc sous un ciel clément que nous partons visiter le château de Pylos. C’est une ville riche en histoire. La forteresse est bâtie sur une colonne surplombant la mer, la vue est magnifique.

La ville de Pylos est depuis plusieurs millénaires avant JC un lieu d’activité humaine, comme de nombreux vestiges en attestent. Elle aurait même été une étape lors d’une des voyages de Télémaque, fils d’Ulysse. Citée au cours des récits sur les guerres Messéniennes et Péloponnèse, quelques siècles avant JC, elle reste habitée pendant toute les périodes helléniques et romaines.

Le château de Pylos est érigé sur la colline de Koryphasio au 13e siècle après JC afin de contrôler les frontières avec le domaine Vénitien jusqu’à la conquête par l’armée Ottomane dans les années 1500.

Sous la domination Ottomane, une nouvelle forteresse est érigée à l’entrée sud du golfe et la ville intérieure est constituée, composée de plus de 600 maisons, près de 100 magasins, d’une auberge, de deux mosquées et de bains publics.

Après une brève occupation Vénitienne (années 1700) et russe (années 1770), la forteresse est ensuite reprise par les Grecs lors de la guerre d’indépendance, dans les années 1820.

A cette période, le golfe de Navarino est le théâtre d’une bataille décisive dans la guerre d’indépendance grecque lorsque les flottes alliées (Angleterre, France et Russie) éliminent la flotte Égyptienne.

Après le départ de la population musulmane, la ville est désertée jusqu’à l’installation d’une colonie française, contribuant à l’émergence de la ville extérieure. La forteresse est reconvertie en prison criminelle fin du 19e siècle.

Au cours de la seconde guerre mondiale, les forces allemandes et italiennes investissent les lieux et en font une base opérationnelle. Certains bâtiments de la ville intérieure sont reconvertis en barraquements pour les forces armées.

Après guerre, les lieux sont laissés à l’abandon servant seulement pour des activités récréatives et comme source de matériaux de construction facilement accessibles.

La forteresse est donc totalement imprégnées des différentes colonies y ayant séjourné, chacune y ayant apporté ses propres ajustements tactiques: murs d’enceintes, arches…

Le seul bâtiment encore aujourd’hui debout est une des mosquée de l’époque Ottomane devenue l’église de la Transfiguration du Sauveur que nous visitons ensuite ainsi que le monument dédié aux soldats morts lors de la seconde guerre mondiale. L’église est toute en pierre, superbe.

Pendant toute la visite, les enfants courent et se prennent tantôt pour des soldats, tantôt pour des chevaliers. C’est une aventure et le beau temps participe grandement au plaisir de la visite et Gudule n’est pas en reste pour jouer les touristes.

Après la visite, pause dans un restaurant de la place principale. Nous optons pour des gyros pita, ces pains pita remplis avec de la viande de porc (ou poulet) marinée coupée finement, des oignons, de la salade, de la sauce tzatzíki (yaourt/ concombre) et de quelques frites. Oui d’aucun dirait qu’il s’agit de « kebab« , sur le principe je leur répondrai qu’en effet c’est pareil mais c’est tellement meilleur !

A la recherche d’une glace pour compléter ce repas, nous revenons bredouille de la supérette qui bien que vendant des produits surgelés ne vend pas de glace. Les gnomes sont dépités. Pour l’homme et moi, nous optons pour quelques pâtisseries au miel. Les enfants ne sont pas particulièrement fan de ces sucreries et préfèrent se rabattre sur quelques biscuits de notre réserve.

Nous dégustons nos desserts sur le port, auprès du Lican, avec un café ou un verre de lait, tout en profitant du soleil bienvenu.

Les gnomes poursuivent leur après-midi avec du vélo sur l’esplanade du port tandis que l’homme et moi nous posons sur nos fauteuils pour bouquiner tranquillement. Le soleil est parfois caché par les nuages, la fraîcheur se faisant sentir instantanément et augmentée par un petit vent.

Après ces instants de repos, l’homme et moi partons nous balader sur le port.

Au retour de nos voisins, possédant une voiture en plus de leur camping-car ils peuvent rayonner plus largement, les enfants jouent ensemble tandis que les adultes discutent autour d’un apéro.

La soirée se passe et se termine tranquillement.

07 mars 2023

Après une journée de beau, c’est donc une journée plus morne qui s’annonce. Ces derniers temps c’est l’alternance que nous avons.

Au programme, la plage de Voidokilia également surnommée la plage Oméga ou la plage Champignon ou la plage « ventre de vache » (traduction de son nom) en rapport avec sa forme qui rappelle ces éléments.

C’est une zone Natura 2000, donc protégée, où les tortues marines Caouanne viennent pondre au printemps et ou les dunes et marécages alentours accueillent diverses espèces animales et végétales (cèdres centenaires).

Nous observons notamment des grues ainsi que des flamands rosés (oui ils ne sont pas encore franchement roses) au loin.

La plage d’une longueur totale de 740m tout en arrondi – sa forme n’est vraiment remarquable que par vue aérienne – donne sur une petite crique dans laquelle s’engouffrent les vagues (par le « pied du champignon ») formant de beaux rouleaux sur le « haut du chapeau » et quelques petits rouleaux sur les bords. Nous y trempons nos pieds.

Elle n’est pas si froide, compte tenu de la température extérieure. Nous observons quelques surfeurs venus s’exercer sur les beaux rouleaux du « haut du chapeau ».

Le lutin s’attelle à ses classiques constructions tandis que la lutin patauge dans les vagues. Nos voisins voyageurs nous rejoignent en partie. Nous retrouvons la maman avance ses deux filles alors que le papa est en randonnée avec ses deux garçons

La lutine décide de tenter une entrée dans l’eau et va mettre son maillot. Elle réussi à motiver son père et tous deux s’amusent avec la 4-pat à sauter les vagues. Ils auront eu de l’eau jusqu’à la taille et sortiront satisfaits.

Les autres enfants s’amusent dans le sable. Le lutin et la petite fille de son âge (qui par une coïncidence étonnante se prénomme comme moi et est née le même jour que moi) vaque à leurs architectures sableuses.

L’heure avançant et la faim se faisant sentir, je retourne au Lican préparer le repas et suis rapidement rejointe par les deux grandes qui entament une partie de bataille navale.

Chaque famille retrouve ses petits pour le déjeuner.

Après le repas, nous décidons d’aller voir le site archéologique proche de la plage, un tombeau antique. Il s’agirait de celui de Thrasymédès, fils du roi de Pylos, Nestor, combattant de la guerre de Troyes ayant pris place dans le cheval éponyme. C’est chez lui que Télémaque aurait fait étape lors de son passage à Pylos.

La vue sur les criques est superbe.

Sur le chemin nous recroisons nos voisins voyageurs dans un petit pré fleuri. Nous poursuivons l’après-midi en leur compagnie, les enfants vaquant à leurs « aventures » dont l’observation de fourmis fait partie intégrante.

La pluie s’annonce et nous fait retourner sur le port de Pylos. La soirée se passe entre les deux camping-cars.

Nous profitons que les enfants soient à jouer pour aller discuter avec une famille de voyageurs en voilier, dont le fils adolescent pêche sur le port et a intégré le clan des autres enfants. Ils ont toujours vécu sur la mer, 6 mois par an, et viennent de partir au long court depuis quelques mois.

Au retour notre lutin s’était fait une blessure, minime, au genou gérée par l’autre maman (shame on us, parents indignes que nous sommes, vous pouvez le dire).

La soirée se poursuit entre jeux et papotages. Nous nous couchons à une heure avancée.

08 mars 2023

Un temps ensoleillé nous réveille, c’était prévisible !

Nous prévoyons d’aller visiter la grotte aperçue la veille, celle du roi Nestor – il était trop tard quand la lutine a montré son intérêt pour y aller après avoir refusé de le faire plus tôt… – et faire une petite séance d’instruction. Nos voisins quant à eux souhaitent rejoindre un spot d’escalade où ils aimeraient grimper demain.

C’était sans compter sur l’émulsion enfantine. Ils se sont rapidement retrouvés dehors pour jouer. Un jeune allemand vivant sur un voilier propose aux plus grands des enfants d’aller faire un tour en zodiac. Ils sont tous enthousiastes. Le lutin se joint à eux.

L’homme sort les gilets et laisse un talkie-walkie à la lutine puis les suit à la jumelle. Pour une première expérience, c’est une réussite. Les gnomes sont ravis.

Le lutin joue ensuite avec la petite fille des voisins, console, figurine et livres. Ils s’entendent bien. La lutine repars avec les plus grands sur le zodiac pour rejoindre une plage voisine. Elle est fière et contente de cette autonomie.

Nous déjeunons à la bonne franquette sur une table installée entre nos véhicules quand les enfants commencent à s’intéresser à l’heure du repas (visiblement notre approche est assez similaires avec nos voisins).

L’après-midi n’est perturbée que par la remise à l’eau d’un voilier qui était en maintenance (et que l’homme a eu l’opportunité de visiter). C’est un spectacle qui intrigue tous les enfants.

Nous poursuivons sur une soirée tranquille, chacun chez soi en prévision du réveil du lendemain, cette fois pour un départ effectif. Enfin… jusqu’à une soirée cinéma plébiscitée par nos gnomes à laquelle les deux aînés de nos voisins se joignent.

Les gnomes sont tristes de quitter ces amis d’un instant même s’ils sont heureux des moments partagés.

Commentaires

  1. Quelles belles anecdotes de vie.. Ils sont libres vos petits, et ils grandissent vite.. Ca fait plaisir à lire. Profitez de ces petits bonheurs..
    Quant au Gyropita.. c’est un délice.. n’est ce pas.. Il n’y a plus qu’à trouver du café frappé 😉
    Bisous

  2. Oui de belles rencontres , qu’il faudra conserver .
    Exceptionnel de trouver une petite fille avec ton prénom peu courant et avec la même date de naissance..
    Les hasards de la vie . En calcul de probabilité cela doit être comme gagner au loto , une chance sur 1 million.
    Bonne route et émerveillez nous de vos belles découvertes.

  3. J’imagine à quel point les gnomes doivent être heureux de partager jeux et discussions avec d’autres enfants en itinérance. Jusqu’à présent, il y a eu peu d’occasions telles qu’ici qui se soient présentées. Ou ils n’étaient peut-être pas assez à l’aise pour oser aller avec les autres enfants?

    1. Nous avons peu rencontrés d’autres familles françaises. Là c’était une belle opportunité. Jusque là, si les enfants n’étaient pas francophones, les enfants avaient du mal à aller vers les autres (surtout la lutine). Maintenant ça devient plus facile parce qu’elle est plus à l’aise avec l’anglais.

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