Monemvasia #1
25 mars 2023
La journée s’entame sur une séance d’instruction, les enfants sont rodés. Nous ne chargeons pas, souhaitant aller nous balader.
Au fur et à mesure que le temps avance, nous observons la jeunesse grecque se regrouper en pelotons ordonnés devant le parking où nous sommes garés. Tous vêtus du même uniforme, garçons en pantalon bleu foncé ou noir / jupe pour les filles et chemise blanche. Ils se mettent au pas. Derrière se trouvent les plus petits avec quelques adultes accompagnateurs tous en tenue traditionnelle.
Le 25 mars est la fête nationale Grecque, et c’est donc un défilé de la jeunesse locale qui se prépare.
Lorsque nous sentons que le départ est imminent, nous stoppons les activités en cours et sortons pour suivre les festivités. Après que les groupes ont traversé le pont reliant la presqu’île de la citadelle à la ville nouvelle, la fanfare prend le relai dans la ville.
Nous faisons ensuite un petit tour dans la ville avant de retourner au Lican poursuivre les activités entamées. Les enfants s’y remettent avec de la bonne volonté.
Une fois la séance terminée, nous retournons en ville pour déjeuner. Nous nous installons dans un restaurant du front de mer. Le lutin prend des saucisses, la lutine un cheeseburger (d’abord confondu par la serveuse lors de la commande avec des nuggets de fromage), avec l’homme nous partageons un mix de viandes: burger (viande hachée assaisonnée), saucisse, souvlakia (brochettes), gyros.
Après ce repas, nous déambulons dans les rues. Les enfants profitent des jeux.
Nous revenons au Lican en fin de journée. Les gnomes retournent à la pêche au crabe.
C’est une journée bien remplie.
26 mars 2023
En Grèce, le changement d’heure a lieu au même moment qu’en France, le décalage reste donc le même avec 1h de plus ici.
Bizarrement, nous ne ressentons pas les effets de cette heure de sommeil en moins bien que nous nous soyons levés comme à l’accoutumée. S’en est troublant que je m’interroge de l’heure à plusieurs reprises. Force est de constater que ce changement est passé comme une lettre à la poste.
Après le petit-déjeuner, nous prenons la navette qui nous amène à l’entrée de la citadelle fortifiée. L’entrée se fait par une porte dans la roche. La carte de la citadelle rappelle au lutin une cuisse de poulet tandis que la lutine y voit une barbe à papa.
Nous nous retrouvons dans des ruelles qui nous rappelle le Mont Saint-Michel, étroites et alternant boutiques de souvenirs et restaurants. Les macérations de cosmétiquqes « maison » intriguent l’homme.
Nous arrivons sur la place principale, où se trouve le beffroi. La vue sur la baie est à couper le souffle !
Nous poursuivons notre balade jusqu’aux fortifications à l’aplomb de la mer. Puis continuons notre ascension jusqu’à l’ancienne ville, vue sur la baie et la ville basse. Vestiges d’habitations et d’églises anonymes jalonnent notre trajet qui se fait dans des chemins moins praticables que les voies pavées de la ville basse.
Nous visitons l’église Hagia Sophia, magnifique construction en pierre au dôme impressionnant. La structure interne diffère fortement de celle des églises catholiques. Pas de construction en « croix » mais plutôt une certaine symétrie. Imaginez un rectangle avec des petits rectangles dans chaque angle, formant de petites salles de part et d’autre de l’entrée (sur un grand côté du rectangle) et de du chœur (en face de l’entrée), surélevé, où officie le pope, derrière des grands panneaux de bois peints d’icônes. Le centre, surplombé par le dôme doit recevoir les pèlerins.
C’est a priori une structure classique des église orthodoxes orientales, c’est-à-dire imprégnées des époques byzantine et ottomane. Cette église date du 12e siècle et les fresques ont été réalisées entre le 12e et le 13e siècle, dédiée à la Vierge Hodegetria (« celle qui montre« , tendant la main vers l’enfant Jésus). Pendant la première période Turque, au cours du 16e et du17e siècle, elle a été transformée en mosquée et un minaret ainsi qu’une abside lui ont été adjoints. Au cours de l’occupation Vénitienne, au 17e et 18e siècle, elle est devenue l’église principale du monastère catholique dédié à Notre-Dame du Carmel avant de redevenir une mosquée lors de la seconde occupation Turque, entre le 18e et le 19e siècle.
Après la guerre d’indépendance de la Grèce (années 1820), elle a été dédiée à la Sainte Sagesse de Dieu en raison de sa ressemblance fidèle avec la Hagia Sophia de Constantinople. Elle a été restaurée à plusieurs reprises au cours du 19e et 20e siècle.
C’est donc une église, et par extension, une citadelle qui est très imprégnée des différentes cultures l’ayant occupée. La vue alentour est magnifique.
Nous terminons notre montée espérant apercevoir le Lican. Malheureusement, une excroissance de la falaise nous masque la vue. Nous redescendons tranquillement, achetant quelques souvenirs pour les collections des anciennes, microcochliarmaphilie et digiconsuériphilie (connaissais-tu ces dénominations ma p’tite maman ?) et d’une copine, aimantophilie. Certaines créations nous interpellent.
Enfin, nous retrouvons le Lican après un peu plus de 3h de marche, ainsi que nous l’apprend la lutine qui avait enclenché son chronomètre à notre arrivée.
Je prépare le Lican pour le départ, les lutins retournent à leurs crabes et l’homme s’en va quérir des gyrospitas. Il croise sur le chemin un pêcheur venant d’attraper un poulpe, en train de l’attendrir sur la roche.
Après le repas, conclu par quelques douceurs au miel, nous prenons la route. Le GPS annonce près de 2h pour rejoindre notre prochaine étape.
Nous arrivons à Leonidio, au camping Semeli, en bord de plage. Nous sommes chaleureusement accueilli et invité à aller choisir notre emplacement.
Nous portons notre choix sur un emplacement proche de la plage. Il y a de nombreux voyageurs, allemands et néerlandais. Nous indiquons cette place à l’employé. Il nous propose de commander du pain pour le lendemain matin, ce que nous acceptons. Puis il demande à l’homme s’il sait ce que son prénom veut dire en grec. Comme nous répondons par la négative, nous apprenons que celui-ci veut dire « Victoire du peuple« , de Nikí (victoire) et Laoú (peuple). La version féminine de ce prénom est Coline, petit clin d’œil à une copine.
Une définition qui sied comme un gant à mon cher et tendre.