L’envers du décor
01 avril 2023
Jusqu’ici vous nous vous décrivions nos journées et nos visites sans vraiment entrer dans le détail du quotidien, ou alors des morceaux choisis.
Mais qu’en est-il réellement de la vie dans 17m2 ?
Ce n’est pas tout rose, loin de là.
Nous sommes arrivés à un point où il est très compliqué de cohabiter tous ensemble.
La panne du chauffage n’a pas été vécue sans mal. C’est très pesant et rend l’atmosphère aussi glaciale que l’eau. Comme les camping ne sont pas encore ouverts, nous devons nous contenter de douches froides que les gnomes abhorrent.
L’ambiance entre les lutins était jusque-là bon enfant mais depuis peu c’est la guerre ouverte. Nous pensons que notre lutine entame sa transition vers une version loup-garou de l’adolescence.
Elle ne supporte plus aucune remarque, s’énerve pour tout et rien et n’hésite pas à s’opposer, parfois violemment, aux uns et aux autres.
Ambiance explosive.
Du coup le lutin fait souvent les frais de sa mauvaise humeur et suis son exemple en devenant petit à petit tout aussi excécrable que sa soeur. La violence devient son mode d’expression privilégié. Les bleus fleurissent sur nos corps meurtris par tant de déchaînement quand ce ne sont pas les petits animaux qu’il recueille et cache dans son lit, veritables boules puantes dont il n’est pas question de se débarrasser sous peine de libérer un monstre.
Un véritable Dr Jekyll et Mr Hyde.
C’est ingerable.
La dernière chasse aux crabes a été catastrophique. Une partie de la main du lutin a été écrasée dans des circonstances nébuleuses. Au vu du patrimoine génétique de la lutine, nous pensons qu’elle n’est pas étrangère à cet accident. Le sourire narquois quelle lance à son frère ne laisse que peu de doute sur son rôle dans cet accident.
Malheureusement, il n’y avait pas d’hôpitaux à proximité et nous n’avons donc pas pu y conduire le lutin. Heureusement, ayant quelques notions de couture, j’ai pû réparer les dégâts.
Son pouce ne sera plus jamais comme avant.
Et ce n’est qu’une des blessures qu’ils peuvent s’infliger l’un à l’autre.
Nos nuits ne sont pas épargnées. Outre la froideur encore prégnante à cette période obligeant à se couvrir autant que possible, et rendant le sommeil compliqué, les ronflements accrus de l’homme empoisonnent ces moments qui devraient être réparateurs. Il dort moins, et quand il dort, eh bien, nous ne dormons plus.
Ne dormant plus, l’homme ne supporte plus rien et explose très régulièrement dans des colères noires et redouble de stratagèmes pour envenimer la situation entre les enfants. Il se complait à les voir s’engueuler pour une histoire de sel dans le dentifrice ou de moustaches dessinées dans leur sommeil dont il est l’instigateur.
Et quand ils se disputent, cela lui donne une excuse pour s’en mêler et profiter du spectacle anarchique qu’il a lui-même créé.
La 4-pat n’est pas épargnée. Elle dépérit à vue d’oeil. Obligée de rester dans son panier pour ne pas faire les frais des tortures des uns ou des autres, elle doit en plus partager ses croquettes avec les gnomes qui n’acceptent pas les restrictions que nous imposons.
C’est la guerre !
D’ailleurs, ceux qui me connaissent, peuvent se douter que j’ai dû mal à contenir mes propres envies de meurtres dans ces conditions apocalyptiques. Je fais au mieux pour jouer les juges de paix mais l’ambiance est tellement délétère que plus rien n’arrive à calmer les ardeurs.
Tout le temps les uns avec les autres, et avec des voyageurs de passage, je ne supporte plus de ne pas avoir de moment calme où je puisse me ressourcer. Même quitter le Lican m’est impossible. Paradoxalement, je reste le seul rempart à une montée exponentielle de la violence intrinsèque.
Cela joue sur mon humeur qui passe d’un état euphorique à un état dépressif en quelques instants. Et forcément cela accroît nettement mes penchants meurtriers, de plus en plus difficiles à réfréner. Tout devient un moyen potentiel d’en finir avec les uns et les autres pour ne plus avoir à supporter cette atmosphère.
Je crois que ces derniers jours signent la fin de notre aventure d’une façon où d’une autre…
Nous ne supportons plus cette vie et il en va de la santé mentale de chacun et de la survie de notre famille.
Oui, nous vous avons caché tout cela pour ne pas vous effrayer et pensant que nous serions assez forts pour passer outre et réussir à nous en sortir.
Nous ne le sommes pas.
Nous avons donc pris la décision de rentrer au plus vite, si nous y arrivons sans (trop d’) heurts pour essayer de retrouver un équilibre aujourd’hui perdu.
Peut-être est-il déjà trop tard.
Nous nous laissons la nuit pour encore tenter le tout pour le tout.
Comme on dit, demain sera un autre jour et nous sommes persuadés que tout ira mieux alors !
~*~*~*~*~*~
JoYeUx PoIsSoN d’AvRiL
~*~*~*~*~*~
Du vrai et du faux (surtout), je vous laisse juge pour dénouer la pelote…
Je prie tous ceux qui y ont cru de m’excuser de ces frayeurs.
Ne m’en voulez pas.
C’était trop tentant.
Rassurez-vous, tout va bien.
L’expérience est plus que satisfaisante. La famille se retrouve et apprécie les moments ensemble à la découverte de l’Europe, et chacun arrive à s’octroyer des moments pour souffler.
Nous n’envisageons pas de rentrer, pas tout de suite.
Bien sûr tout n’est pas rose mais rien n’est aussi noir que ce que je Vous ai décris.
De gros bisous !!
je l’ai su dès le début.. Et j’allais commenter en disant..
♫ les petits poissons, dans l’eau, nagent nagent , nagent , nagent..
Les petits poissons, dans l’eau, nagent aussi bien que les gros ♫ ( chacun son tour pour le ver d’oreille 😉 )
et visiblement ils se complaisent bien avec les loups garous aussi..
c’est sympa une piscine de 17m²..
et merci pour ces sourires..
Je me doutais que tu ne serai pas dupe 😉 Je me suis bien amusée et j’aurais dû le préparer plus tôt, j’ai encore plein d’idées qui me viennent 😂😂
Merci pour le ver d’oreille 🤭
et bé le début de la lecture fait peur mais déjà la question je me l’étais déjà posée et même exposé un court instant à l’homme
cohabiter dans un petit périmètre 24 sur 24 ; certes n’est pas simple mais ceci dit c’est aussi une bonne leçon de test surtout en cette période où tout est compliqué
pour les enfants bien évidemment c’est moins simple mais le dialogue est très important pour faire passer les messages de façon limpide et de beaucoup de patience mais avec le temps au temps conduira à une sérénité bien méritée
gros bisous à tous les quatre et la quatre pattes peut aussi contribuer aussi à la zénitude
Aucune inquiétude, ce ne sont que des propos treeeeeeeeeeees largement amplifiés.
La cohabitation dont on pouvait craindre se passe bien. Nous sommes plus libres et moins stresses qu’à la maison, cela contribue aussi beaucoup au bien être.
🐟🐠🐡
Je t’ai démasquée dès le début
Mettre la date du 1 Avril m’a mis la puce à l’oreille
Tes commentaires nous ont bien fait rire
Bien que les réflexions sur les ronflements de l’homme doivent être en partis véridiques.
Quand à recoudre le doigt de ton fils , même pas en rêve je ne pourrais le croire.
Mais ton apogée, c’est lorsque tu nous suggères de nourrir les enfants avec les croquettes de la 4 pattes.
Merci pour ce bon moment de rigolade.
Petite je mettais des poissons en papier, que je coloriais , dans le dos de tout mon entourage. La tradition c’est perdue mais j’adorais.
Etait-ce si gros que c’en était incroyable ? Mouahahaha. Je me doutais que tu ne serais pas dupe p’tite mère. La faute revient à mes deux de mes amours (père et fille) qui se sont déchaînés à qui mieux mieux pour piéger l’autre 😂
[…] Aujourd’hui c’est le jour des blagues… Fool’s Day en anglais. Vous avez eu un aperçu de ma propre blagounette dans un précédent billet (ici si jamais). […]