LICAN

03 août 2022

Une grosse journée nous attend, celle de la découverte de Crater Lake. Comme évoqué dans le billet de notre arrivée, le camp est à quelques miles du lac.

Nous plions notre Lican et rejoignons le Rim Village, genre de centre névralgique autour du lac. Quelques péripéties pour trouver une place, les voitures se garant allègrement sur les places réservées aux RV…

Nous débutons notre marche par les « trolley tour » pour réserver un tour du « rim », c’est à dire un tour du cratère. Heure est prise pour le début d’après-midi. En attendant nous vagabondons sur les abords du lac.

Là s’offre à nous une vue magnifique sur un lac d’un bleu profond et vibrant. Nos yeux sont sous le charme.

Le Mont Mazama est un volcan qui est entré dans une violente éruption il y a 7 700 ans. Après que le magma ait terminé sa sortie, le haut du cratère s’est retrouvé sans soubassement et, loi de la gravité oblige, s’est effondré sur lui même formant une cuvette.

Cette cuvette s’est remplie au fur et à mesure d’eau de pluie et de la fonte des neige créant ainsi le lac qui s’offre à nos yeux, le plus profond des Etats Unis (592 m) et le 7e mondial.

C’est également l’absence d’apports d’eau « vivante » qui explique sa pureté et l’intensité de sa couleur bleue. Ladite couleur étant la résultante de l’absorption des rayons jaunes et rouge et de la réflexion des rayons bleus par la surface du lac. Et en la casi absence d’interférence (algues and co), l’absorption est presque complète, donc le bleu est très pur.

Quelques centaines d’années après l’éruption principale, des éruptions de moindre ampleurs de sont produites formant des cheminées secondaires. L’une d’elle affleure la surface du lac, telle une île, nommée Wizard Island, dont la partie visible représente 2% de sa surface totale à l’instar des iceberg. D’autres cheminées se sont formées sous l’eau, nivelant le fond lacustre.

Des tours en bateaux jusque Wizard Island sont possibles mais ils ne sont malheureusement pas actifs cet été.

Dans la première moitié du 20e siècle, un riche mécène s’est dit qu’il serait bien de pêcher dans ce cadre magnifique. Les eaux d’origines étant vierges de vie, il a été introduit plusieurs espèces de poissons mais seuls les saumons et les truites arc-en-ciel ont proliféré. De fait, la pêche est toujours autorisée sans permis ni limitation, étant considéré que les poissons ne sont pas des espèces endémiques.

L’origine lacustre étant des eaux inaltérées, le lac est le plus pur du monde, plus pur même que l’eau du robinet quand on compare les analyses physico-chimiques.

D’ailleurs le lac est aujourd’hui très protégé contre les apports extérieurs. Bien que la baignade y soit autorisée, elle est très réglementée et réduite à sa plus simple expression : un maillot de bain et c’est tout. Pas de bouée, pas de brassard, pas de masque, pas de paddle etc… (s’ils n’étaient pas si puritains, c’est probablement uniquement naturiste que la baignade serait autorisée).

Le niveau du lac varie avec les saisons. Bien qu’il n’ait pas gelé entièrement depuis 1948, il lui arrive de geler partiellement l’hiver. Il faut dire que la neige peut atteindre 17 pieds certaines années ! L’évaporation et quelques fuites dans les roches sont les seuls points de sortie des eaux du lac.

Un écosystème complet à lui tout seul.

Nous apprendrons une partie de ces informations par les panneaux disséminés ça et là sur la balade mais aussi via le tour en trolley bus.

Il s’agit d’un trolley bus d’origine qui a été entretenu et mis à niveau des exigences pour le transport des personnes. Notre guide et le chauffeur sont des volontaires, retraités de l’aviation civile.

Le tour de 2h comprend quelques arrêts typiques. L’arbre « grand-mère », de 1 000 ans est le plus vieux pin des alentours. Nous y croiserons quelques amishs (ou autre communauté similaire) avec leurs tenues d’un autre temps telle la petite maison dans la prairie.

Quelques névés sont dispersées ça et là. C’est assez anachronique au vue de la température extérieure et du soleil brillant.

Une esplanade surplombant lac est soumise à tous les vents. On s’envolerait presque !! Nos cheveux, dans le ne vent, s’agitent en tout sens. C’est assez impressionnant. Et la vue sur le lac est magnifique, le bleu encore plus prégnant et quelques volutes de vapeur s’agitent à la surface près de Wizard Island.

Ce sont des saphirs plein les yeux que nous retournons au camp.

Les enfants s’arrêtent au visitor center où le ranger en poste étudie avec intérêt leur livret de jeune ranger. Après une attente quelque peu stressante, surtout pour la lutine qui vit cela comme un examen, il leur remet leur badge qu’ils sont fiers d’arborer.

Nos voisines nous interpellent. Elles avaient déjà papoté la veille avec l’homme et lui avaient offert une bouteille de vin Californien prétextant que le vin français devait lui manquer.

Il s’agit de deux veuves et une amie au mari casanier qui voyagent en groupe avec d’autres caravaniers comme elles. Ils sont au total 9 véhicules, soit 14 personnes faisant un tour de quelques semaines entre California, Oregon, Idaho, Utah. Un bon moyen d’occuper leur retraite.

Une pizza plus tard (eh oui il y a un restaurant au centre du camp) et chacun vaque à quelques occupations avant notre dernière sortie de la journée !

C’est à la nuit tombée que nous reprenons la route pour quelques miles pour nous poster sur la « Discovery area », donnant sur le lac et surtout réputée pour sa vue sur la voie lactée surplombant celui-ci.

La seule pollution lumineuse est celle des véhicules passant sur la route attenante ou celle de la lune, ce soir particulièrement étincelante malgré qu’il n’y ait qu’un quartier.

La vue est néanmoins magique, unique et emplie nos yeux d’étoiles que nous garderons tous longtemps dans nos souvenirs.