Yosemite

Vous vous dites qu’après avoir rattrapé mon retard, je m’endors sur mes lauriers et vous fait languir d’un résumé au jour le jour.
Que Nenni !

Étant au parc Yosemite, je me lance dans un lonnnnnnnng billet résumant ces 4 jours « au vert » et en zone relativement blanche, peu propice à l’envoi des billets.

Reprenons donc où je vous avais laissé, c’est-à-dire au camp paisible de Lee Vining.

21 août 2022

Après notre réveil, nous filons prendre une douche. Celles-ci sont minutées, 5mn par jeton. L’homme prend un jeton, j’en prends 2 avec les gnomes. Finalement je n’en utiliserai qu’un seul, l’habitude des douches express revenant vite.
« Mouillé, Sec, C’est Propre » selon l’expression consacrée du grand-père de l’homme, qui, je trouve, résume bien l’idée (même si j’ajouterai un « savonné » au milieu)

Nous prenons la route scénique, la n°120, ouverte uniquement l’été.

Petite pause au Ellery Lake, aux eaux limpides et cristallines dans lesquelles se reflètent les falaises et collines avoisinantes.

Nous entrons au Yosemite NP. Vérification de notre réservation de camping, sans cela, pas d’entrée en raison des abus de l’an dernier (trop de monde, camping sauvage…). A chaque entrée dans un parc national, une redevance est due. Je l’avais évoquée précédemment. Il existe un passe qui permet de s’affranchir de ces redevances, amorti en 3 entrées. Comme nous prévoyons d’en faire bien plus que 3, nous optons pour ce forfait.

Nous remarquons l’altitude, 9945 pieds et nous passons par des zones dépassant les 10 000 pieds. Sachant qu’un pieds fait 30,48cm, je vous laisse faire le calcul (soit dit en passant je me demande de qui est le pied qui a servi d’étalon ?).

Pause au Tenaya lake tout aussi cristallin que le précédent. Les roches surplombant la zone se prêtent à la varappe et nous apercevons un grimpeur qui s’y essaie.

Tons sur tons

Poursuite de notre route panoramique, qui vaut effectivement le détour. Un duo de randonneurs fait du stop et nous les chargeons avec nous sur quelques miles où ils souhaitaient débuter leur randonnée qui rejoignait ensuite le parking où ils étaient garés.

Pause près de El Capitán, un bloc de granit impressionnant.

Quelques photos plus tard nous arrivons au parking du Yosemite Village où nous croisons un coyote rejoignant la forêt !
Le visitor center où nous souhaitions aller ne se trouve pas à cet endroit, nous décidons d’aller poser le Lican puis de prendre les navettes qui font le tour des principaux lieux d’activités du parc.

Au camping, nous devrons changer de site chaque jour. Lors de la fenêtre de réservation, les places sont parties en 5mn. L’homme a réussi à trouvé 4 places différentes pour que nous puissions cumuler nos journées sur place. Il n’est pas possible de négocier de rester sur une place avec le ranger en place mais ils sont visiblement habitués à ces roulements, les heures de check-in et de check-out étant les mêmes. Il suffit d’aller vérifier le matin quand la place se libère, parfois les campeurs partent tôt.

Peu de camping car, quelques vans et beaucoup de tentes.

Notre premier emplacement n’est pas encore libre à notre arrivée. Nous avons 10mn d’avance… L’homme ne semble pas pressé et pensais que le check-in était à 14h. Ils partent néanmoins rapidement et nous pouvons nous installer puis nous restaurer sur la table extérieure.

Nous avons beau être dans un parc national, les emplacements sont bétonnés pour garer le véhicule et des grands espaces forestiers permettent de poser la tente. Chaque site est équipé d’une table de pique-nique, d’un brasero/ barbecue et d’un placard « Bear proof » (à l’épreuve des ours) dans lequel toute nourriture, boissons et produits odorants doivent être rangés pour éviter les intrusions de ces grosses peluches. Ceci est surtout valable pour les campeurs en tente et les voitures où les denrées et produits de toilettes sont placées dans des glacières/ sacs ou trousse. Les poubelles quant à elles doivent être vidées chaque soir.

Nous utiliserons le stockage extérieur pour y ranger les croquettes du 4-pat, que l’homme garde dans un coffre extérieur ainsi que ses gamelles. Les règles pour les 4-pat sont très strictes. Ils ne sont autorisés que dans le camping, en laisse et sur quelques très rares début de balade.

Écureuils, corneilles (ou corbeaux ? un gros zoiseau noir avec le bec noir, probablement plutôt une corneille) et geais bleus se donnent en spectacle.

Les écureuils et les corneilles ne sont pas farouches. Ils s’approchent de la table (les écureuils) pour tenter de grappiller quelques restes au sol ou volent directement dans la gamelle de la 4-pat (corneilles) qui ne s’en rend (presque) pas compte tant elle préfère chasser les écureuils qui la narguent ! Elle en cassera son collier à son plus grand étonnement !

Nous prenons la navette pour le Yosemite Village, centre névralgique où se trouve la poste, le visitor center, la boutique/ épicerie et un restaurant rapide. Nous récupérons le livret des Juniors Rangers, un seul pour les deux gnomes comme cela est indiqué en raison de problèmes d’approvisionnement. Ce livret est superbe, tout en couleurs.

Nous postons les cartes postales des lutins puis prenons une glace (les gnomes) et un café frappé (moi) à la terrasse du restaurant où une biche nous faut l’honneur de sa présence en venant brouter les herbes et brindilles d’un espace attenant.

La lutine se réceptionnera mal, glissant à l’arrêt et se fait mal au poignet. On va suivre cela de prêt.

Nous passerons une soirée tranquille et agréable. Avec l’homme nous profiterons de la balade nocturne de la 4-pat ensemble pour vérifier où se trouve le prochain emplacement.

Vous avez atteint la fin du premier jour, fort long. Profitez-en pour vous dégourdir les jambes, faire quelques étirements et vous hydrater avant de poursuivre votre lecture.

22 août 2022

Aucun ours n’a pointer le bout de sa truffe durant la nuit. Nous avons repris gentiment l’instruction et les enfants font quelques activités ce matin. Nous continuons de vérifier les acquis.

Pendant ce temps, l’homme va s’assurer de la disponibilité de notre prochaine place, dans la boucle d’à côté. Nous passons du 110 au 142. Les campeurs sont en train de plier, nous pourrons y aller tranquillement. Il s’occupe également d’aller faire le check-in pour cette nouvelle place et récupérer la cartonnette auprès du Ranger. Il doit montrer patte blanche et justifier de son identité, comme à l’arrivée, en raison d’abus encore une fois où des petits malins avaient réservés de nombreux sites et les revendaient à prix d’or…
C’est une formalité nécessaire qui permet de balader la 4-pat en même temps.

Après avoir changé d’emplacement et déjeuner rapidement, nous partons en balade. Nous choisissons de courtes balades pour éviter que la 4-pat ne reste trop longtemps dans le Lican. Elle est sage, propre et ne faut pas de bêtises mais il ne faut pas abuser.

L’homme aurait aimé aller voir les cascades mais nous avons compris en écoutant quelques randonneurs au bus que celles-ci étaient asséchées, fin de saison des fontes et canicule obligent. L’homme choisi d’aller voir Mirror Lake. Malgré l’altitude et le sous-bois, la chaleur est étouffante. Elle nous offre cependant de belles vues.

Le lac est asséché, seule une grande flaque résiste encore.

C’est suffisant pour que les gnomes y trempent leurs pieds et pataugent gaiement. Je file rapidement me mettre à l’ombre d’un arbre où de nombreux geais bleus cohabitent pour mon plus grand plaisir.

La fin d’après-midi se passe tranquillement. Le lutin fait de la trotinette dans le camping. La lutine observe les écureuils et oiseaux. Chacun vaque à ses occupations.

Nous allumons un feu dans l’emplacement prévu. L’homme emmène les enfants à la rivière où ils profitent malgré la fraîcheur de l’onde.

Une soirée tranquille où nous apercevons de nombreuses étoiles parmi la cime des grands pins environnant.

Faites quelques mouvement de nuque pour poursuivre sereinement votre lecture.

23 août 2022

Après le petit déjeuner et nos ablutions matinales, nous nous installons dehors pour faire quelques leçons. Le lutin apprécie la découverte de son livre APILI qui permet d’appréhender les lettres et leurs sons de façon humoristique, tandis que la lutine – courageuse – poursuit des révisions de mathématiques.

Il faut dire que c’est une matière où sa logique est différente de celle qui est enseignée. Mais elle y met de la bonne de volonté et avance pas à pas pour reconsolider ses bases. Elle s’isole sur une souche voisine pour mieux se concentrer, la leçon de phonologie de son frère la déconcentrant.

Pendant ce temps, l’homme fait un grand nettoyage du Lican. Un ménage à fond que méritait bien notre maison sur roues. Alors que nous sommes en pleines activités, le ranger fait son tour matinal. Il nous délivre le prochain sésame, place 159, que nous intégrerons dès qu’elle sera libérée par les campeurs y ayant passé la nuit.

Ces déplacements sont assez fastidieux, car nécessitant de tout ranger en sécurité, de remettre dans les coffres les fauteuils extérieurs et de replier le slide.

En fin de matinée, l’homme et moi allons faire le plein et la vidange à l’entrée du camp avant de changer d’emplacement. Pendant ce temps, les lutins trottinent sur leurs engins et promènent la 4-pat.

La place est assez exiguë mais l’homme manœuvre comme un chef. Nous déjeunons tranquillement puis l’homme et moi partons au village faire quelques courses.

Oui, nous laissons nos deux zouaves seuls avec la 4-pat. Même s’ils se chamaillent de temps en temps, le plus souvent c’est que nous ne sommes pas loin. Quand ils ne sont que tous les deux, ils s’occupent, s’entraident et jouent ensemble.

Nous prenons des pizzas pour le dîner et quelques fruits qui viennent à manquer. Nous profitons de ces quelques instants ensemble même s’ils sont passés dans le bus, la boutique et, on l’avoue, autour d’un rafraîchissement à la terrasse du restaurant.

Au retour, aucune catastrophe. Oui, je sais, je suis comme « peur » dans Inside Out (Vice Versa) qui imagine une pile d’événements dramatiques qui pourraient survenir.

Les courses rangées, nous allons nous rafraîchir à la rivière. C’est frais, ça fait du bien aux pieds. Entre les rochers formants des oasis paisibles, telles de grandes baignoires, serpente la rivière où le courant est vif mais le lit peu profond et arrivant dans un grand espace plus calme et légèrement plus profond.

Une jeune demoiselle a pris son matelas gonflable et s’amuse à descendre le courant dessus.

Les enfant s’essaient à traverser la zone plus agitée. Le lutin vacille – il faut dire que l’eau lui arrive au genou et donc sa prise à l’eau est plus importante que nous autre – et en perd sa crocs qui descend seule le courant jusqu’au bassin où sa soeur la récupérera. Il ne se laisse pas abattre pour autant et accepte de retraverser en écoutant les conseils avisés de son papa.

Une énorme souche se trouve dans le bassin aval. L’occasion pour nos gnomes de s’inventer des histoires abracadabrantes de roi et reine, en grimpant sur la souche et en s’y asseyant tel qu’ils le feraient sur un trône. Nous, nous sommes leurs sujets, affublés des patronymes de Jean-Claude et Jeanne-Micheline (mais où vont ils chercher tout ça ??).

Un long et bon moment tous ensemble, à la fraîche.

Soirée pizza comme prévue. Nous confirmons que le détecteur de fumée fonctionne: il se déclenche alors que la fumée envahie l’habitacle après que la chaleur ait brûlé le papier sulfurisé. Je le retire. Il est effectivement plus « noirci » aux ouvertures qui permettent de diffuser  la chaleur des buses de gaz. Rien de plus grave que ce qu’une bonne aération dissipera. Nous prévoyons de prendre une plaque qui sera plus adaptée pour les préparations sans moule, n’ayant qu’une grille actuellement.

Nous prenons nos glaces autour du feu, autorisé dans les braseros mis à disposition, et écoutons deux épisodes du Podcast horrifique Dans le Noir, dont je suis une auditrice régulière et que les enfants apprécient également depuis que la lutine a réussi à trouver ledit podcast sur Deezer après m’avoir vu en écouter…

Faites quelques mouvements de rotation de vos bras avant d’entamer la lecture du prochain jour.

24 août 2022

Matinée comme la précédente, un peu d’école tandis que l’homme va en quête de notre dernière place, n°115, près de la première que nous avions.

En sortant de notre emplacement serré, l’homme braque un peu fort et érafle le flan de notre Lican sur le poteau métallique qui indique le numéro de la place. Langage fleuri et noms d’oiseaux fusent tout en se maudissant.
Bilan: une éraflure, un coffre enfoncé et la baguette de finition sous le châssis déformée.

Les vindictes épuisées, nous partons pour le village où les enfants vont pouvoir récupérer leurs badges de Junior Rangers. La Ranger fait passer un véritable interrogatoire aux enfants: activité préférée dans le livret, expliquer quelques bons comportements, raconter les situations des dessins fait et dire ce qu’ils aiment faire dans les parcs. Mes gnomes sont impressionnés et timides. Ils déclament leur engagement à respecter la nature et la vie sauvage et obtiennent leurs badges !

Alors que l’homme et sa fille sont en grande conversation – c’est aussi ça le rôle de parent, écouter, comprendre et recadrer – avec le lutin, nous allons voir l’étal que tient une Ranger. Il s’agit de création de cartes postales avec des tampons ethniques, ce qui inspire mon gnome.

Nous terminons notre escapade au village par un sandwich rapide mais plutôt bon avant de regagner le camp.

L’après-midi se passe au bord de la rivière où nous amenons le canoë. Les enfants s’amusent à descendre dans le mini rapide. Ils adorent ces premières sensations. Une petite fille de l’âge du lutin lorgne sur le canoë et l’homme propose à la maman de lui prêter. La petite demoiselle prend ses marques dans un des bassins naturels avant de descendre à plusieurs reprise le rapide une fois son papa venu les rejoindre.

Pendant ce temps, les enfants profitent de la fraîcheur de l’eau et nous pataugeons à leurs côté.

Des serpents d’eau s’invitent à la fête, faisant sortir de l’eau précipitamment un couple. Mais bien plus effrayés qu’eux, ils se sont rapidement carapatés entre deux rochers, frustrant la lutine qui voulait les voir!

Au retour, les gnomes vont balader la 4-pat avec leur trottinettes. Le poignet de la lutine est encore sensible mais moins douloureux.

Dîner en extérieur au son des notes d’un voisin jouant de grands classiques sur sa guitare. Agréable moment.

L’homme lui apportera une bière en fin de soirée. Le look du musicien lui a fait penser à un Père-Noël en vacances, grande barbe blanche, embonpoint de bon vivant et ensemble hawaïen bermuda-chemisette assorti.

Hydratez-vous bien avant de vous lancer dans la lecture du prochain résumé.

25 août 2022

Dernier jour à Yosemite.
Nous profitons de notre dernière matinée pour une petite balade. C’est dans celle des Happy Isles que nous nous engageons. En sous bois, les moucherons nous assaillant, nous gravissons le chemin jusqu’à atteindre de petites cascades. Le temps nous pressant – nous devons libérer la place pour 12h – nous faisons demi-tour. Sur le retour, nous passons par la maison de la faune sauvage où sont exposés des naturalisations et plein d’informations sur la vie du parc. C’est un moment très instructif, et ludique comme souvent ici.

La balade terminée nous prenons rapidement la route. L’homme a trouvé un carrossier, spécialisé dans les RV, qui pourrait réparer le flanc du Lican. Celui-ci se trouve à San Diego. Il n’était pas prévu de repasser par là mais de filer vers Joshua Tree avant de retourner à Los Angeles. Nous inversons donc nos étapes, seule Los Angeles est d’ores et déjà réservé et donc implique d’y être au moment prévu.

Une longue route nous attend donc pour rejoindre rapidement le Sud de la Californie.

Nous profitons des derniers instants dans Yosemite pour faire la pause déjeuner sur une aire de pique-nique. Un moment de franche rigolade. Tout a débuté par le lutin qui s’étonnait de ne pas sentir bouger la terre qui tourne. L’homme lui explique puis je me lance dans le calcul de la vitesse de rotation terrestre. Mon approximation m’amène à 2000km/h. Je trouve cela énorme et face à mon scepticisme, l’homme fait une recherche. En effet la terre tourne à 1670km/h !

Alors qu’il lit l’article, nous apprenons que la vitesse de rotation a évoluée au cours du temps. Les journées (donc un tour de la terre sur elle-même, hein) duraient 6h du temps des dinosaures augmentant progressivement au fur et à mesure que la vitesse de rotation diminuait. Nous découvrons qu’il existe un Service International de la Rotation Terrestre. Et de là s’ensuivent nos rigolades. Nous imaginons la maîtresse interloquée face à son élève lui répondant ceci à la traditionnelle question du « Il fait quoi ton papa« . Puis l’imagination de l’homme le fait partir dans un délire de Roger et Norbert manœuvrant les leviers accélérant ou diminuant la vitesse de rotation, mimes à l’appui.

Sur ces entrefaites imagées, nous reprenons la route et faisons une pause promise aux enfants en bord de rivière. L’accès est malaisé mais cela n’empêche pas d’y aller, avec la 4-pat cette fois qui est heureuse de pouvoir se rafraîchir et ne se fait pas prier pour sauter à l’affût des bâtons qui lui sont jetés.

La lutine nage d’un rocher à l’autre, parfois à la suite de la 4-pat. Le lutin barbote tranquillement. Je me rafraîchit les pieds avant de m’isoler à l’ombre des rochers, le soleil tapant trop fort pour moi. Cette partie de la rivière me fait penser à la petite crique privée de mes premières brasses dans le Sud de la France.

Ces moments légers aident à réduire la tension qui nous anime depuis la veille, entre l’accrochage et les changements de plans. Je regarde les aspects administratifs de l’assurance, dans l’éventualité où nous la ferions jouer.

La route défile.

Nous faisons un stop au Denny’s pour le dîner avant de regagner le camp de la nuit.

Arrivée tardive. Donc check-in par enveloppe interposée. Le camp n’a pas grand intérêt, un RV Park, sinon celui de nous héberger pour la nuit.

Et voilà ! Vous y êtes arrivés !
Je vous laisse vaquer à vos occupations maintenant.

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