Bassae #1

01 mars 2023

Aujourd’hui nous n’avons pas long à faire pour rejoindre notre lieu de visite. Il s’agit du Temple d’Apollon Epikourios.

Ce temple est l’un des rares vestiges de la Grèce Antique encore sur « pieds », et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986.

Ce temple a été érigé en l’honneur du dieu Apollon au 5e siècle avant JC sous la houlette de l’architecte du Parthénon, Iktinos. Alors que, quelques siècles plus tôt, Apollon était une divinité guerrière en raison de son aide apportée pour reconquérir une ville assiégée par les Spartiates, il est devenu peu après une divinité des soins – Epikourios – en ce qu’il a prévenu de l’épidémie de peste qui a ravagé la Grèce.

Le temple se situe sur un haut plateau, à 1130m d’altitude, à Bassae sur le mont Kotilion. Il se compose d’une colonnade externe de style dorique et de colonnade interne de style ionique dont la base est atypique. Ce temple se distingue des autres temples antiques de l’époque par deux différences majeures: un ratio de 6 colonnes sur 15 (et non 13) et une orientation Nord-Sud (et non Est-Ouest).

J’avoue qu’à titre personnel les styles architecturaux ne me sont clairement pas familiers. Néanmoins ce temple semble adopter des choix architecturaux novateurs pour l’époque et constituer un tournant dans l’histoire architecturale des temples.

La frise de style dorique en marbre qui recouvrait le pourtour intérieur a été déplacée au British Museum. Elles représentent deux mythes grecs, les Amazones et les Centaures.

Au fil du temps la construction a subi de nombreuses détérioration naturelle (intempéries, tremblements de terre…) et humaines (guerres…) fragilisant la structure et notamment le socle. Aujourd’hui, la colonnade externe, toujours debout depuis sa construction, a été consolidée et des travaux de restauration sont encore en cours pour les murs et la partie interne. Dès les années 1905, des efforts ont été menés pour protéger et sécuriser le temple. Dans les années 1980, d’important travaux ont été entrepris pour placer des échafaudages antisismiques, des paratonnerres ou encore un abri, une tente encore présente aujourd’hui qui limite les effets de la météo pouvant accentuer les zones de fragilités (chaud/ froid, pluies, éclairs…). La pérennité de ces protections et de la restauration a été facilité par l’inscription de cet édifice au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Des archéologues sont toujours à l’œuvre, identifiant et photographiant différents éléments.

L’atelier dans lequel les pierres sont taillées, retravaillées en vue de restaurer le temple, se trouve en contrebas.

C’est un impressionnant et majestueux ouvrage.

Nous reprenons la route où nous croisons des chèvres. Les enfants font quelques activités d’instruction sur le trajet. La lutine avance son kit sur le Vietnam que nous avions un peu laissé de côté et le lutin complète quelques pages de son livret de GS.

Petite pause au Lidl pour faire quelques courses. C’est toujours amusant de tenter de déchiffrer les emballages des produits et intéressant de découvrir quels sont les spécificités alimentaires: légumes du soleil, fromages et spécialités laitières à base de lait de chèvre, de brebis et même d’ânesse, préparations à base de fromages frais (ex. tzasiki… ).

Nous ferons une pause sur la plage Elea, recommandée par les Micheline Odyssée, couple de trentenaires voyageant en camion aménagé, croisés sur le parking du supermarché.

Cette plage est classée Natura 2000, des tortues venant y pondre leurs oeufs. Nous trouvons une place entre les arbres de la forêt attenante. De nombreux voyageurs sont ici mais la frondaison offre une certaine intimité.

Nous parcourons la plage. La lutine recherche activement des nids de tortues où elle pourrait retrouver des fragments de coquilles mais sans succès. Sur la longueur de plage nous pouvons constater des zones où de nombreux voyageurs, principalement allemands, sont regroupés et ne pouvons qu’imaginer la cohue que cela doit être l’été.

Ceci, associé à la protection de la zone, explique probablement pourquoi nous avons croisé plusieurs voitures de police patrouillant.

Soirée tranquille.

Commentaires

  1. Ça doit être particulièrement bizarre de visiter un temple couvert.
    Est ce une volonté aussi de le mettre à l’abri des regards pour devoir payer son obole pour le visiter (comme Stonehenge par exemple) ou vraiment lié uniquement à la préservation ?

    1. C’est effectivement très bizarre. C’est un des seuls sites à ma connaissance à être ainsi couvert. L’entrée n’est pas très onéreuse (3€ pour les adultes seulement) et le site perdu dans la montagne. Je doute que ce soit pour cela qu’il l’ait couvert. De ce que nous avons pu comprendre, il n’a pas été reconstruit comme beaucoup de temple ici mais était encore « debout ». Comme la pierre utilisée est sableuse et qu’il y a eu de nombreuses fragilités au cours du temps, la toile permet d’éviter de les aggraver et surtout qu’il finisse par « tomber ».

  2. bravo pour toutes ces descriptions ; où les trouves tu ? sur internet ou sur place ; impressionnant
    biz

    1. Merci ! Pour ce temple il s’agit d’explications trouvées sur place. Il m’arrive parfois de rechercher une information sur Internet mais les informations viennent essentiellement des panneaux sur les lieux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *