Metoni & Koroni #1

09 mars 2023

Alors que nous devions partir, la raison des enfants fût la plus forte. Il faut dire que notre prochaine étape est à 20 minutes de route. Nous décidons de partir en fin de journée.

Les enfants peuvent donc continuer de profiter les uns avec les autres.

L’homme va faire quelques courses et, comme la veille, nous déjeunons entre nos deux véhicules tandis que les enfants vaquent à leurs occupations entre pêche et jeux.

La journée s’étend doucement. L’homme et moi déplaçons le Lican jusqu’aux sanitaires du port où se trouve un robinet extérieur. Malheureusement un véhicule nous empêche de trop nous approcher et le tuyau que nous avons est trop court.

Nous remplissons nos bidons de 10L. Mais ils ne permettent pas de remplir la cuve (il manque un coude/ entonnoir) et nous ne pensons pas à cet instant que nous pourrions la remplir par l’intérieur, avec l’accès direct au réservoir.

Finalement, les yeux de chat potté des gnomes ont raison de nous. Nous les laissons donc poursuivre leurs activités et ne partirons que le lendemain matin. Sans faute cette fois !

Comment résister ?

En soirée, l’homme et moi partons vider les WC chimiques et remplir les bidons. Cette corvée effectuée, nous cherchons à regrouper nos enfants, tantôt dehors, tantôt dans un camping-car ou l’autre à jouer.

Nous nous couchons à nouveau à une heure assez avancée, les enfants sont heureux de cette extension inespérée.

10 mars 2023

C’est le jour du départ ! Nous décidons de partir en fin de matinée. Départ ferme cette fois. Nos voisins sont également sur le départ, le lendemain matin car leur prochain spot est plus éloigné.

Les enfants peuvent ainsi encore profiter. Avec les extensions réitérées, les aurevoirs sont moins abrupts. La tristesse est là mais nous garderons contact et essaierons de nous revoir dans le futur.

Nous nous posons à Metoni. Le parking est en bord de plage et un parc de jeux est immédiatement investi par les gnomes. L’homme et moi partons à la recherche de gyrospita pour le déjeuner et revenons avec des pizzas, normal… il y a quelques jours c’était l’inverse !

Après le déjeuner, nous partons visiter le château de Metoni. En hiver, les lieux ferment à 15h30 ! L’homme qui tient la billetterie essaie de nous décourager de visiter bien que nous ayons une bonne heure devant nous. Sans succès.

La forteresse donne sur la mer sur toute sa partie Sud.

La partie Nord est bordée d’anciennes douves que les Vénitiens lors de leur occupation ont tenté de raccorder à la mer pour isoler la forteresse sans succès.

A l’instar de Pylos, ce lieu était stratégique et donc peuplé très tôt dans l’histoire. La ville est citée dès le 5e siècle avant JC dans les récits des guerres Messéniennes et Péloponnèses. Elle est occupée par Philip II de Macédoine au 4e siècle avant JC. Elle gagne en autonomie à l’époque romaine grâce à l’empereur Trajan.

La ville a ensuite alterné entre occupation Byzantine et Vénitienne au fil des siècles, en raison de sa localisation stratégique notamment pour les routes commerciales. C’est au moment de la première occupation Vénitienne, dans les années 1500 que la forteresse prend sa forme actuelle. Au cours de la révolution grecque elle a servi de refuge aux populations musulmanes et de caserne pour l’armée Turco-Egyptienne, avant de se rendre aux Français sous les ordres du Général Maison au 19e siècle. Comme celle de Pylos, ces colonisations successives ont amené avec elles destructions, modifications et ajustements. C’est ainsi que nous pouvons y découvrir un blockhaus datant de l’occupation pendant la seconde guerre mondiale.

Nous visitons également l’église en pierre.

Puis nous traversons jusqu’au point Est de la forteresse où se trouve une tour sur un ilot, servant à la fois de poste avancé sur le port, de phare et de prison voire de dernier lieu de refuge en cas d’invasion.

En revenant nous observons un bâtiment d’inspiration byzantine qui a été rénové.

Le soleil brille et la visite est agréable. Nous pouvons aller partout, seuls quelques fils indiquent des zones interdites. Ici, en Grèce, nous constatons que les sites sont ouverts et accessibles dans leur entièreté, même sur des parties qu’en France nous aurions fermées car évaluées comme dangereuses (amas de rochers, absence d’escaliers, pas de barrières). En résumé, il n’y a pas d’aménagements pour les visiteurs et chacun est responsable de sa propre sécurité.

Passé l’appréhension des risques (oui je ne suis pas toujours sereine), c’est une formidable aire de jeux pour les enfants qui peuvent se créer leurs aventures sans être bridés par un parcours imposé.

En sortant à l’heure dite, nous longeons la falaise côté ouest pour observer la forteresse et surtout accéder à la mer où les enfants et l’homme descendent pour aller regarder de plus près un morceau de métal rouillé qui les a intrigué de loin qui s’avère être un bout de bateau.

Nous nous posons dans un bar. Une glace pour les enfants et un café frappé pour moi. Il n’est pas exceptionnel mais j’en trouverai d’autres 😉 Avant de rentrer, l’homme et moi amenons les gnomes voir un bananier en fruits et fleurs. L’occasion de découvrir ces excroissances atypiques.

De retour au Lican nous vaquons tous à nos occupations.

Nous avons des voisins avec une plaque estonienne, le monsieur parle très bien français et est grand amateur de pêche. Il discute avec l’homme. Ils s’avèrent être russes et avoir quitté le pays il y a près de 10 ans. Le monsieur montre aux gnomes ses prises de pêche dont un poulpe de 5.5kg.

Soirée sans heurts.

11 mars 2023

Alternance oblige, c’est une journée morne qui nous accueille. Sans être pluvieuse, le ciel est bouché.

Après le petit déjeuner nous faisons une séance d’instruction. Dur de s’y remettre après ces quelques jours. Il faut dire que nos voisins de passage ne suivaient pas un rythme régulier préférant l’apprentissage au fil des questionnements.

Nous partons après cette séance en direction de Koroni. Nous traversons de petites ruelles, la conduite est au poil près (bravo l’homme !) et nous stoppons sur le parking en front de mer. Une boulangère, sourire aux lèvres, sort même pour nous donner un coup de main avec un angle de bâtiment plutôt serré.

La faim se faisant sentir, nous nous posons en terrasse d’un restaurant de poissons.

Le vent nous rafraîchit tandis que nous attendons nos plats. Le personnel doit être réduit à sa plus simple expression en cette saison et c’est au compte goutte que les assiettes arrivent. L’homme mangera du poulpe grillé, pour ma part un filet de dorade et les enfants du cabillaud pané (un vrai filet). Malheureusement les garnitures sont froides mais les poissons très bons.

Nous poursuivons par une balade digestive en front de mer, à l’abord du château avant de traverser les ruelles pour monter jusqu’aux murailles.

Avec celle de Metoni, ces forteresses étaient les yeux de Venise dans leur contrôle des routes maritimes entre l’ouest et l’est.

La forteresse bâtie lors de l’occupation Byzantine, autour du 12e siècle, a été occupée par les Francs puis été alternativement aux mains des Vénitiens (13e siècle, 17e siècle) et des Ottomans (16 siècle, 18e siècle) avant d’être acquise par les Grecs après la guerre d’indépendance au 19e siècle. Elle servira également de base pour les allemands et les italiens lors de la seconde guerre mondiale. Comme ces « sœurs », l’architecture de cette forteresse est fortement imprégnée de la culture des populations l’ayant occupée. Elle occupe 40km2.

Aujourd’hui, c’est la seule forteresse Messénienne encore habitée. Il y a des maisons et des jardins. Nous parcourons une ruelle jusqu’à un superbe point de vue sur la mer et la falaise. La lutine interpellée par ce que son père a d’abord appelé des mouettes géantes posées sur la falaise herbeuse – en réalité des chèvres – part en reconnaissance. Elle se fait refouler par un local dont il devait s’agir de la propriété malgré l’absence d’indication.

En redescendant du fort, nous observons ce que nous prenons initialement pour un serpent et qui s’avère être un orvet, ou lézard apode. Cela interpelle les gnomes. S’ensuit un débat sur le fait que ce reptile aux écailles brillantes qui ressemble en tous points à un serpent devrait être un serpent. Pourtant nous apprenons qu’il a une paupière mobile (et non une paupière fixe transparente) et qu’il perd également sa queue comme moyen de défense. C’est un mangeur de nuisibles (limaces, escargots…) et donc un ami des jardins, et une espèce protégée.

Au retour de cette balade, nous laissons les gnomes jouer tandis que l’homme et moi prenons un café.

Nous reprenons la route direction Kalamata. Nous faisons un stop au Lidl (notre « moment Lidl » avec l’homme) pour un bon plein, nos réserves ayant été bien entamées après ces quelques jours de pause.

Nous nous posons au camping. C’est l’occasion de faire les différents pleins/ vidange, de profiter des installations sanitaires et des machines à laver.

Commentaires

  1. Ca fait du bien de se poser un peu, ça permet de faire des billets plus longs, et de faire plaisir aux enfants..
    Profitez, vous avez le temps..
    Je vous bisoute ;*

  2. Avez vous assisté à une messe orthodoxe?
    Les grecs sont très imprégnés de culture orthodoxe.
    Comptez vous aller à Kalampaka dans les météores visiter les monastères sur des pics .
    6 se visitent , on peut y dormir et il y a des randonnées aussi. Ce site est classé à l’Unesco.

    1. Nous n’avons pas (encore) vu de messe orthodoxe. En effet nous avons constaté l’imprégnation de la culture orthodoxe.

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