Athènes #1
03 avril 2023
Après cette grosse journée de visite de la veille, nous débutons celle-ci tranquillement.
Petite séance d’instruction pour les enfants puis je les guide jusqu’à une géocache se trouvant a priori près du phare. Malheureusement l’accès est malaisé et la pluie nous rattrape. C’est donc très déçus que nous retournons au Lican pour le départ.
Alors que nous approchons d’Athènes, prochaine grosse étape, nous sentons l’odeur caractéristique du cannabis se dégager du chauffage de la cabine. On s’interroge sur l’origine de cette odeur… Le Lican a t’il été « utilisé » à notre insu pour passer en douce quelqu’obscure livraison ou un petit malin s’est-il amusé à nous embaumer (c’est mieux que des sardines ceci dit) à moins que ce ne soit une odeur extérieure… Nous ne le saurons pas !
À Athènes, nous optons pour un parking de bus surveillé. L’homme avait pas mal regardé les possibilités et discuté avec d’autres voyageurs et le risque de se faire braqué était assez élevé d’où ce choix plus sécurisant que plaisant.
Nous prenons un taxi pour aller se balader et dîner en ville. Le coût n’est pas exorbitant et bien plus commode que de jongler avec les bus.
Nous arrivons pile dans les temps pour la relève de la garde du parlement, les Evzones, devant la tombe du soldat inconnu. Le spectacle est impressionnant. Nous observons les deux gardes quitter leur poste et les deux nouveaux prendre leur tour, le tout en d’amples mouvements de jambes au ralenti et totalement synchrones.
Il s’agit de militaires d’élite à qui ce poste est proposé, habillé de la tenue traditionnelle en hommage aux régiments ayant vaillamment protégé les frontières lors de la guerre des Balkans. Ils suivent un entraînement drastique et sont appariés en binôme unique pour tout le temps de leur service en tant que garde du parlement.
Le changement de garde se fait toutes les heures à l’heure pile. Les enfants sont plus étonnés par l’énorme pompon au bout de leur chaussure que par leur « jupe plissée / collant en laine ». D’ailleurs, leur « jupe » (foustanella) contient 400 plis en référence au nombre d’années d’occupation Ottomane de la Grèce. La semelle de leur chaussure (tsarouhia) est composée de 60 clous, produisant un son caractéristique lors de la chorégraphie de la relève afin que chacun puisse se souvenir du peuple Grec libre.
Le militaire (en tenue militaire classique) termine de s’assurer que la tenue des nouveaux soldats est bien mise et évacue l’eau accumulée sur les dalles. À l’instar de la garde royale anglaise, ces gardes n’ont ni l’autorisation de bouger ni de parler mais au contraire des gardes anglais, il n’est pas possible de les approcher pour tenter de les dérider. Ils ne peuvent que solliciter le militaire d’un geste de leur arme et répondre à ses questions par des clignements des yeux. Ce dernier peut intervenir en leur nom si les Evzones sont menacés.
L’homme demande au militaire s’il peut s’approcher mais nous sommes déjà au plus près de ce qui est autorisé.
Nous déambulons dans les rues adjacentes, au gré de nos envies. Sur le chemin je suis subjuguée par l’odeur des orangers – la fleur d’oranger donc – aussi enivrante que le jasmin. Je me demande d’ailleurs si ces arbres ne seraient pas d’une même famille.
Nous terminons la soirée par une vue sur l’acropole et le parthenon, illuminé.
Dîner rapide dans un restaurant choisi au hasard, sans plus, puis retour avec un taxi peu aimable qui se perd et s’agace.
04 avril 2023
Nous voici dans la capitale Grecque. Nous prenons un taxi pour nous déplacer, et laissons la 4-pat dans le Lican.
Acropolis
Nous débutons par le centre névralgique de l’ancienne Grèce. La ville était partagée entre deux divinités, Athéna et Poséidon.
Nous suivons les boucles permettant de se balader dans toute la zone archéologique. Datant du 13e siècle avant JC, Acropolis est le centre névralgique de la cité. Elle a été embellie au fil des siècles par les statues de marbres et temples secondaires. Les principaux temples dominant la ville, au sommet de la colline – le rocher sacré – ont été érigés au 5e siècle avant JC. Acropolis a subit les destructions et modifications des dominations successives: Chrétiens, Francs, Ottomans.
Nous pouvons ainsi observer le théâtre, à l’origine couvert, le temple dédié au dieu de la médecine, Asklepios, datant du 5e siècle avant JC, lieu également utilisé comme fonderie des statues de bronze.
Nous grimpons doucement mais sûrement jusqu’aux temples principaux. Nous passons par le Propylon puis l’esplanade donne sur plusieurs temples. Après une guerre sans pitié, Athéna sort victorieuse. C’est donc cette consécration qui est représentée ici.
Des statues de la déesse Athéna, sous différente formes (guerrière « promachos« , vainqueur « nike« , protectrice « polias« …), majestueuses, sont supposées avoir été exposées. Malheureusement volées ou pillées, il n’en reste que des vestiges, des écrits ou des représentations (ex. pièces). Ainsi, par exemple, la véritable forme de celle surplombant le chemin menant au Parthénon, l’Athéna Promachos, n’est pas certaine: portait-elle une lance, une chouette – son symbole – où encore une Nike ? Celle-ci, datant du 5e siècle avant JC, et l’histoire dit que son casque était visible des marins.
Le plus majestueux, le Parthénon, dédié à la divinité victorieuse, est toujours en reconstruction. Il avait été bombardé lors du siège de 1687.
Les pierres d’origines côtoient des pierres retaillées pour lui redonner sa splendeur d’antan.
Nous découvrons comment les travaux de reconstruction sont menées en lisant une série d’affiches. Débutés progressivement, zone par zone, dans les années 1980, l’objectif des travaux de reconstruction sont dédiés au renforcement des colonnes et des pourtours. Les travaux concernant les frontons et le toit ont débuté en 2017. Les frises ont été placées au musée et remplacées par des copies, de même que les frontons.
Les autres bâtiments de l’Acropolis font également l’objet de projets de restauration, débutés parfois dans les années 1900 qui ont ensuite nécessités d’être renforcés voire démontés afin de renforcer les travaux en raison des progrès des matériaux et techniques. Notamment la façon de combler les zones « vides », celles pour lesquelles aucun vestige n’a été trouvé, afin de les insérer le plus naturellement possible.
Une statue de l’Athéna victorieuse, recouverte d’or, était exposée dans le Parthénon. On y voyait Nike – divinité de la victoire – dans la main de la déesse lui remettant les lauriers. Je trouve d’ailleurs que la marque de sport éponyme a été très inspirée en choisissant pour nom ce pourvoyeur de victoire. Malheureusement cette statue, comme de nombreuses autres, a été détruite lors de l’invasion Ottomane. Le Parthénon a ensuite été reconverti en Mosquée puis totalement détruit lors de l’invasion Vénitienne. Les fresques frontales (« triangulaires ») qui ornaient le temple sont exposées au British Museum et, selon une actualité captée par l’homme, devraient être prochainement rendues à la Grèce.
Nous faisons le tour des différents vestiges avec cette impression d’être en un lieu d’importance pour l’histoire de notre civilisation.
Nous prenons le chemin du retour en admirant l’Erechtheion, ainsi nommé en l’honneur d’un des plus mythique roi d’Athènes. Il a été construit au 5e siècle et possède une structure assez atypique, en raison du sol instable.
Il est dédié à Athéna Polias (protectrice de la cité) et six magnifiques statues, des copies dont les originaux sont conservées au musée, ornent le porche. Tour à tour devenue une église (période chrétienne) et une habitation (période ottomane).
Sur le retour, le lutin constate qu’il a perdu sa casquette. L’ambiance était déjà assez tendue, un lutin un peu saturé du marathon des visites des derniers jours, beaucoup d’excitation aussi et une notion d’importance des lieux moins forte que celle des adultes. Cela ajoute à l’électricité de l’air. L’homme prend sur lui pour demander aux différents gardes qu’il aperçoit mais tous le renvoie au poste principal, à l’entrée.
Là, l’employée fait un appel de groupe et là casquette a bien été ramassée par un des employés. Nous voilà donc à tout remonter, slalomant entre les grappes de touristes qui commencent à s’accumuler. Eh oui, le début de la haute saison se ressent ! Nous trouvons finalement la bonne guitoune et le gardien en place nous remet la casquette. Le lutin est heureux !
Nous repartons en passant par le théâtre de Dyonisos où des festivités étaient données. Datant du 5e siècle avant JC, il a subi diverses extensions au fil des ans.
Nous croisons deux visiteuses allant à leur train de sénateur tranquille, qui interpellent les enfants ravies de les voir. Elles rappellent à l’homme celle que son grand-père avait ramené d’un séjour en Grèce.
Nous concluons cette mi-journée par un repas dans une « cantine » dégotée par l’homme dans son Routard.
« Ô Saint-Routard priez pour nous »
(Je t’aime ma p’tite maman)
Aubergines braisées à la tomate, viande hachées assaisonnée, moussaka, feta poêlée… Un bon repas !
Nous avions repéré un glacier tentant la veille et nous craquons donc pour une douceur avant d’attaquer la suite.
Musée de l’Acropole
Les batteries rechargées, nous prenons le chemin du musée. Le bâtiment, d’architecture française n’est pas particulièrement beau. Il paraît néanmoins qu’il est spécialement conçu pour résister aux tremblements de terre les plus forts.
Dans le hall du musée, c’est cette fois la lutine qui constate la disparition de sa casquette… L’homme rassasié et requinqué reçoit calmement l’information et prend sa fille sous le bras pour retourner la chercher au restaurant où elle sait l’avoir oubliée. Pendant ce temps, le lutin et moi attendons devant une projection présentant les fouilles réalisées. Il est fasciné par le travail des archéologues.
Nous observons également des maquettes présentant l’état d’Acropolis au fil des ans et des diverses constructions.
Le musée est vraiment très bien fait. Des salles tout ouvertes et lumineuses exposant les pièces retrouvées lors des fouilles de façon très aérée, dont les statues ornant l’Erechtheion. On n’a pas ce sentiment d’oppression que l’on peut ressentir dans d’autres lieux.
Une petite série présente les pigments naturels, minéraux, utilisés pour colorer les statues. Certaines sont ainsi exposées avec quelques éléments encore en couleurs, d’autres avec une reproduction en couleur telle qu’elle devait être à l’époque.
Le parcours se suit très naturellement. Nous accédons à l’étage, débutant par une projection décrivant les fresques qui ornaient le temple de l’Athéna victorieuse. Athéna est la fille que Zeus aurait eu avec Métis, la fille du titan Océan. Elle a ensuite vaincu les géants appelés en renfort par Zeus pour vaincre les Titans.
Sur les côtés, plusieurs tableaux célébrant la déesse et sa victoire. Les frontons quant à eux représentent d’une part l’affrontement entre Athéna et Poseídon et, d’autre part, les différents Dieux de la mythologie grecque.
Après cette vidéo, nous évoluons autour de la salle principale qui se veut être une représentation conceptuelle grandeur nature du temple. La salle est orientée ainsi que l’est le temple, donnant ce côté décalé à l’architecture du musée. Chaque pilier métallique symbolise un pilier du temple et les gravures « en l’état » y sont exposées telles qu’elles devaient s’enchaîner à l’origine. Il y a notamment une série avec des centaures ivres qui se seraient « mal comportés » lors de la fête qui intrigue le lutin.
Une reproduction des frontons se trouve de part et d’autre, tels qu’ils ont été retrouvés. Des miniatures « complètes » de ces deux fresques immenses permettent de les admirer en entier.
C’est réellement très impressionnant. Les enfants s’intéressent même si la fatigue se rappelle à eux.
Au sortir du musée, nous retournons au Lican et prenons la route rapidement. L’homme souhaite passer par un garage qu’il avait noté pour notre chauffage avant sa fermeture. L’homme de l’art observe et nous oriente vers un réparateur agréé, équipé du logiciel, qui saura diagnostiquer le problème. Ledit garage a un créneau trois jours plus tard pour nous recevoir.
On sent que cela ne fleure pas la réparation facile et rapide.
Nous rejoignons un spot sur un parking près du port de plaisance d’Alimos, dans le quartier Kalamaki. Nous y retrouvons Bruline. S’y trouve également des voyageurs franco-tchèques et français. Tous avec ses enfants avec lesquels les gnomes s’empressent de sympathiser.
Cela tombe bien, il y a une aire de jeu pas très loin ainsi qu’un espace pour rouler. De quoi largement contenter nos gnomes ravie de pouvoir jouer au ballon et faire du roller.
La Grèce , l’acropole aussi emblématique que notre Tour Eiffel. Vous avez beaucoup de chance de l’avoir visité presque seuls, sans la foule qui gâche tout .
Je vous comprends , lorsque vous parlez de l’atmosphère empreinte du passé de ce lieux hautement chargé d’histoire.
Je l’ai déjà ressenti , en parcourant les champs dévastés de Verdun . Comme s’il y avait toujours un esprit pour nous rappeler l’histoire du lieux.
Merci pour cette visite .
merci bcp de cette lecture et des photos à l’appui
je vais continuer à lire
bisou
j’aime toujours autant vous/ te lire, et je suis jalouse de vos photos, .. celles des gardes sont particulièrement réussies et dégagent une ambiance mystique.
Quant à l’acropole, quel bel édifice.. Je suis fan des photos noir/blanc et de celle avec la réflexion dans l’eau..
Tout le mérite des photos revient à l’homme. Merci pour lui !