Delphes #1

11 avril 2023

Nous prenons un taxi pour aller au site archéologique. Comme la veille, nous prévoyons de rentrer à pieds. J’ai noté deux géocaches dans le coin. Les enfants sont au taquet. Pour l’une d’elle, il s’agit uniquement de répondre aux questions sur certains vestiges du site pour pouvoir être autorisé à indiquer l’avoir faite. Pour l’autre, c’est une cache classique, que nous ferons sur le retour.

Le temps est au beau fixe. Il y a du monde. Une fois entrés sur le site, la foule se dilue. Delphes était considéré comme le centre du monde. Tous les peuples Grecs venaient rendre hommage aux Dieux pour leurs victoires et leurs conquêtes, et également consulter l’Oracle du temple d’Apollon, la Pythie.

Nous débutons par l’agora, lieu de rassemblement et d’échange du temps des romains (4e siècle).

Puis nous entamons la voie Sacrée. Il s’agit de l’allée où des temples et ornements étaient érigés par les peuples vainqueurs pour remercier les Dieux de leurs réussites entre le 6e et 4e siècle avant JC commémorant les grandes batailles ou les peuples vainqueurs: Navarque, Marathon, Spartiates (reproduction du cheval de Troie), Tarentins, Siphniens, Sicyoniens, Athéniens et j’en oublies… De part et d’autre de l’allée se trouvent donc des estrades, vestiges de ces offrandes dont la richesse équivalait au moins au dixième des gains des victoires qu’elles commémoraient.

A l’angle de cette allée, se trouvait l’Omphalos sacré, érigé au sommet d’une statue. Pierre conique, oviforme, symbolisant celle que Zeus jeta dans le ciel pour identifier le centre du monde après la rencontre des deux aigles d’or envoyés pour le découvrir en leur point de rencontre. « L’œuf » représentant ce point central ainsi que les vestiges de la statue sont conservés au musée, sur le site se trouve une reproduction du « nombril ».

Gudule est plus qu’heureux d’être, pour une fois, le nombril du monde !

Nous poursuivons notre ascension jusqu’au Trésor des Athéniens (465 avant JC), en partie reconstitué, afin de montrer la majestuosité de ces temples « miniatures ». Dédié à Apollon, il commémore la naissance de la démocratie athénienne. Les gnomes sont très attentifs, une partie des questions concerne ce trésor.

Nous poursuivons la montée – l’ensemble du site est en pente – jusqu’au temple de l’Apollon Pythien. Le temple actuel date du 4e siècle avant JC, succédant au second temple datant du 6e siècle et au premier temple qui aurait été construit par Apollon lui-même au cours du 7e siècle. Quelques colonnes sont encore debout.

Les enfants, encore dans la dynamique des questions, observent le temple et trouvent les différences avec le Trésor des Athéniens et les raisons de celles-ci. Je note consciencieusement leurs réponses. C’est en ce temple que se trouvait la Pythie, l’oracle, qui délivrait ses prédictions aux valeureux venus la consulter. La consultation se tenait une fois par mois et la parole du Dieu s’exprimait au travers des cris de la Pythie dont l’interprétation était ambigüe et donnait toute latitude à qui les déchiffrait.

Autour se trouvent l’autel et des colonnes, offrandes, dont le Trépied de Platée, à la colonne torsadée (trois serpents) consacré par l’ensemble des Grecs pour commémorer leur victoire sur les Perses en 479 avant JC ou la colonne des Naxiens au sommet duquel se trouvait un Sphinx.

Nous poursuivons notre marche. L’avantage d’un site en pente, c’est que nous avons une vue plongeante sur les monuments, et notamment le temple d’Apollon et observons différents vestiges à mesure que nous montons, dont un théâtre.

Nous continuons, direction le stade. Celui-ci se trouve tout en haut du site. Il est encore dans un très bon état de conservation, et les lignes de départ et d’arrivée sont visibles. Les panneaux expliquent les différentes compétitions qui s’y déroulaient et notamment les courses lors du cinquième jours de la Pythia, fête religieuse durant 6 à 8 jours. La distance entre le départ et l’arrivée – 178,35m – me donne des idées de calcul pour la lutine qui n’est pas réceptive.

Nous redescendons et terminons notre visite après que Gudule se soit immortalisé en certains lieux.

En sortie du site, nous prenons la direction du centre-ville.

L’heure de déjeuner est déjà bien avancée. Sur le chemin, les enfants veulent récupérer la géocache classique. Le GPS activé, les photos observées et les commentaires des autres géocacheurs lus et nous voilà furetant dans les fourrés du bas côté du chemin piétonnier. Après quelques déconvenues, et sur le point d’abandonner, je tente une ascension (un des commentaire parlait de la vue) et je découvre la fameuse boite. Nous indiquons notre découverte et les enfants récupère Leo le Lion, un objet voyageur que nous allons déposer dans une prochaine cache.

Heureux comme des rois, nous arrivons dans Delphes, petite ville, et prenons un gyrospita dans un des restaurants. Après ce déjeuner tardif, nous repartons vers le musée. Nos pas nous amènent près d’une petite boutique où des biscuits maison font de l’œil à l’homme. Nous en prenons quelques-uns pour le dessert.

Le musée, dont l’entrée est incluse avec celle du site archéologique, n’est pas très grand. Même si le lutin est sage, il a tendance à vouloir aller un peu vite et va d’une vitrine à une statue à un rythme cadencé. Il attire les regards des gardiens qui ont peur qu’il déclenche un drame. Ce n’est pas le premier musée où nous remarquons qu’il est surveillé comme le lait sur le feu !

Je prends les choses en mains. Je lui explique la situation et qu’il doit rester à côté de moi, s’il ne veut pas me donner la main, et que je le suis où il veut aller. Cette façon de faire le canalise, il me demande ce qu’est ci ou ça.

Pour certaines pièces, telle l’Omphalos et les vestiges de la colonne, je l’oriente pour lui montrer et faire le lien avec le site.

Les frises du temple, trésor des Siphniens et Syconiens, sont exposées.

Ainsi que celle du fronton du temple d’Apollon et une reconstitution de celui-ci, comme cela est souvent le cas dans les musées que nous avons eu l’occasion de visiter.

Nous avons la chance d’observer le Sphinx de la colonne des Naxiens dans un parfait état de conservation.

Le musée n’est pas très grand et nous prenons le chemin du retour jusqu’au camping.

Sur la route, les enfants plébiscitent ma version de Barbe Bleue mais l’ayant déjà raconté la veille, je me défile. Il ne faut pas abuser des bonnes choses…

La lutine est inspirée par le jeu d’échec géant au bord de la piscine, une histoire devrait bientôt voir le jour !

Commentaires

  1. Je savais bien que j’avais oublié un détail l’autre jour… On peut avoir l’histoire licanesque de Barbe bleue ?
    Allez , siteupléééééé
    sinon je recommence avec mes jeux de mots débiles… ( oui, l’Homme, t’as beau dire, je te vois lever les yeux au ciel)
    et donc si je recommence… What a pythie, non ?

    By the way, la vue doit être magnifique de là haut.. vous avez eu la sensation d’être au centre du monde ??

    1. What a Pythie… Merci pour ce bon jeu de mot artichautesque 😉
      Quant à Barbe Bleue, c’est de l’improvisation. Je pars du conte, dans son époque, et selon l’envie et les questions/ remarques des gnomes j’ajoute des détails anachroniques, des touches d’humour, des longueurs narratives, des dialogues et une petite voix off qui commente les situations. Ca fait un mélange assez incongru. Mon but, en général, est de faire durer suffisamment pour que la fin coïncide avec l’arrivée 😉

    2. La vue est effectivement magnifique. Nous n’avons pas eu la sensation d’être au centre du monde, mais l’impression d’être en un lieu riche et important oui.

  2. La vue depuis le temple de la pythie est superbe
    Quel beau site
    Quelle belle visite
    Merci de nous faire partager ces découvertes.

    1. Avec plaisir !

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