Pologne #1 – Auschwitz
24 mai 2023
Nous avons rendez-vous à 12:45 au musée-memorial d’Auschwitz. Nous avons réservé une visite guidée.
Nous enfourchons nos vélos et nous y rendons. Nous sommes juste et le passage de la sécurité ajoute à notre retard. Heureusement la jeune femme préposée aux amplificateurs nous décale à la visite suivante.
La visite débute par un film d’une dizaine de minutes présentant les deux camps et faisant un rappel historique. Les images sont celles des sites actuels.
Nous retrouvons notre guide à la sortie du visionnage. Nous avons une guide polonaise, à la voix uniforme. Elle nous amène parcourir le camp d’Auschwitz.
Notre guide nous explique l’organisation de celui-ci et nous accédons à certains baraquements.
L’un d’eux présentent les conditions de détentions inhumaines des personnes déportées. Entassées, des sanitaires où l’eau n’était fournie qu’au bon vouloir des Nazis et des couches évoluant de la simple litière de paille à des paillasses en tissus puis des lits superposés.
Le camp d’Auschwitz a été actif dès 1941. Jusqu’à 1942, les femmes n’étaient pas déportées à Auschwitz. Ensuite, ces prisonnières étaient séparées des hommes.
Dans les baraquements sont également exposés les effets confisqués retrouvés après la libération et qui n’avaient pas été détruits ou envoyés en Allemagne par les Nazis: lunettes, chaussures adultes, chaussures d’enfants, vaisselle, bagages… Les prisonniers étaient amenés dans ces camps sous prétexte de déménager et amenaient donc leurs biens. Ce baraquements expose également les cheveux des femmes tondues, préservés pour mémoire, qui n’avaient pas encore été vendus à des filatures au moment de la libération. Pas de photos autorisées dans cette partie par respect pour les victimes.
Un baraquement présente une maquette d’une des chambres à gaz de Birkenau, ainsi qu’une partie des cartouches usagées du gaz utilisé par les Nazis dans ces chambres de la mort.
Un autre baraquement expose les photos des prisonniers prises par les Allemands jusqu’en 1943.
La masse de ces effets et le nombre des photos, fraction de ce qui a réellement transité par ces camps, concrétise l’horreur de cette période.
Les barrières de barbelés sont toujours présentes, électrifiées à l’époque, ajoutent à la l’empreinte du lieu et rappelent sa morbide fonction.
Nous passons par la « prison », lieu où était punis les prisonniers qui déviaient des ordres ou simplement pour l’exemple, avant d’être exécutés, pendus ou fusillés dans la cours.
Enfin, nous traversons la première chambre à gaz, suivie des fours crématoires, où les premières exécutions ont été réalisées pour tester les dosages.
Après le camp de Auschwitz, nous prenons la navette pour retrouver notre guide sur le site de Birkenau, à 3km de là. C’est le plus grand camp de concentration. La plupart des bâtiments de ce site, et les nombreuses chambres à gaz, ont été détruits par les Allemands avant la libération.
Notre guide nous explique donc essentiellement l’organisation. Ici, les trains de déportés arrivaient.
Ces hommes et femmes étaient dispatchés en fonction de leur santé et de leur « utilité » pour les Allemands. Ils utilisaient les prisonniers comme main d’œuvre corvéable à merci, renouvelable, pour construire les bâtiments et réaliser les tâches quotidiennes et notamment sortir et brûler les corps des prisonniers exécutés dans les chambre à gaz. Les femmes enceintes, les mères et les enfants étaient presque systématiquement aiguillées vers les chambres à gaz. C’est également sur ce site qu’à sévi le Dr Mengele, utilisant les prisonniers, et notamment les enfants et les jumeaux, comme cobayes pour ses expériences.
Nous traversons un baraquement où les prisonniers étaient entassés dans des conditions inhumaines. À près de 1000 par bâtiment, des paillasses de bois sur trois niveaux incluant le sol, des sanitaires et des poêles au fonctionnement aléatoire.
Nous terminons par le passage auprès du mémorial pour les victimes de cette barbarie, avec la plaque commémorative en 24 langues, celles des nationalités déportées.
A savoir si vous envisagez de visiter ce mémorial:
C’est une visite très longue, plus de 3h, entre le site d’Auschwitz et celui de Birkenau. La plus grande partie de la visite se fait sur le site d’Auschwitz, environ 2/3 du temps.
Notre groupe était assez conséquent (+/- vingtaine de personnes). Il y avait également beaucoup de monde sur les sites mais les parcours dans les baraquements sont fluides.
Il n’y avait pas d’autres enfants, et nous n’en avons pas croisés dans les autres groupes. L’accès des enfants de moins de 14 ans n’est pas recommandé, il se fait sous la responsabilité des parents. Même s’ils ne paient pas d’entrée, ils doivent avoir un billet nominatif gratuit. Nous avons dû présenter une carte d’identité pour la famille.
De fait, les enfants n’ont pas d’amplificateur. Ceci dit, cela doit pouvoir se résoudre en amenant un casque à double entrée ou un kit main libre de téléphone (une oreillette pour l’adulte, l’autre pour l’enfant). Nous ne le savions pas et n’avions pas pu anticiper. J’avais donc mis le casque audio fourni autour du cou et le volume plus fort pour que la lutine puisse entendre en étant à mes côtés.
Nous avions bien préparé les enfants aux atrocités de cette période d’histoire. La visite se fait avec beaucoup de respect pour les victimes. Il n’y a pas d’image « choc » qui pourrait heurter les plus jeunes. Notre guide n’était pas particulièrement didactique, c’est donc nous qui expliquions aux gnomes. Elle usait d’un ton plein de commisération et de compassion, adapté au devoir de mémoire, néanmoins j’aurais apprécié un ton moins monocorde.
La lutine a principalement été touchée par les enfants (photos, effets), et le fait qu’ils n’étaient pas épargnés. Ce qui, pour elle, a rendu plus concret ce qui s’est passé pendant la seconde guerre mondiale.
Le lutin a rapidement décroché, ne mesurant pas la réalité de ce qu’il voyait. Néanmoins il a bien compris ce pan d’histoire et nous a montré au retour la page de son P’tit Doc sur la Seconde Guerre Mondiale consacrés aux camps de concentration.
En conclusion, c’est une visite qui est nécessaire par devoir de mémoire, pour prendre toute la mesure et l’ampleur des horreurs du régime nazis pendant cette période afin de ne jamais les réitérer.
C’est essentiel pour nos enfants qui sont la première génération qui n’a pas (ou presque) d’ascendants ayant vécu la seconde guerre mondiale. C’est d’autant plus important dans ce monde où la violence est presque devenue banale entre informations, jeux vidéos, films… qu’ils sachent que la réalité a été pire.
Nous reprenons la navette puis nos vélos à l’issue de la visite pour retourner au Lican. Nous restons une nuit de plus sur cet emplacement.
Que dire
Jamais plus
Mais l’histoire a montré que des didacteurs comme Lénine ou Pol-Pot ont fait pareil.
Et oui à la lecture j’ai eu des frissons en relisant tes écrits ; comment l’homme peut être sans état d’âme pour maltraiter ses semblables ; et les guerres continuent !! Pour moi ça se réitérera Hélas avec un grand H !
Dans les peuples la violence s’accélère à grand pas je le vois bien autour moi comment les gens sont de plus en plus agressifs pour pas grand chose ; alors j’imagine nos dirigeants aller plus loin et malheureusement réitérer leurs actes violents……..
bisous